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POLOCHON : Traversin. (Halbert.)

POMAQUER : Perdre. V. Greffier.

POMMADER : Flatter, dénoncer. (Rabasse.)

POMMADEUR : « Brocanteur achetant les meubles brisés ou vermoulus et mastiquant leurs défauts avec de la gomme laque et de la cire. » (Pélin.) On l’appelle pommadeur, parce que sa marchandise trop vernie semble pommadée.

POMMADEUR : Flatteur. (Rabasse.)

POMMADIER : Perruquier, coiffeur. (Rabasse.)

POMMADIN : Élégant ridicule et par trop pommadé. — « Jetez ces anges sur le bitume à la merci des pommadins. » (Michu.)

POMMARD : Bière. (Halbert.) — Est-ce parce qu’elle a la couleur du cidre qui a bien plus de titres à s’appeler pommard ?

POMMÉ : Réussi en n’importe quel genre. — « Ah çà ! c’est gentil, c’est pommé. » (Zola.) — Il nous en a dit une pommée : il nous a conté une chose drôle.

POMME DE CANNE : Tête ridicule comme celle qu’on sculpte sur les pommeaux de certaines cannes.

POMMES (Aux) : Très-bien. V. Ognons. — Ce superlatif fut sans doute causé par la passion qu’avait jadis le gamin parisien pour le chausson aux pommes. Après avoir lu l’exemple suivant, on pourrait y voir une locution plus âgée. — « Le feu duc de Brissac (mort en 1651) aimoit tant les pommes de reinette que, pour bien louer quelque chose, il ajoutait toujours de reinette au bout, tellement qu’on lui ouït dire quelquefois : C’étoit un honnête homme de reinette. » (Tallemant des Réaux.) — « J’ai mijoté pour ce numéro un petit éreintement aux pommes. » (J. Rousseau.)

POMPADOUR : Coquet, galant, digne de l’époque où Mme  de Pompadour était en faveur. — « C’est régence, justaucorps bleu, Pompadour, xviiie siècle, tout ce qu’il y a de plus maréchal de Richelieu, rocaille. » (Balzac.)

POMPADOUR : Suranné, vieillot. Acception ironique du sens précédent. V. Perruque, Poncif.

POMPE : Atelier de tailleurs. V. Pompier.

POMPE ASPIRANTE : Semelle trouée pompant la boue. (Halbert.)

POMPER : Boire copieusement. — « À la Courtille, je fais des bêtises quand j’ai pompé le sirop. » (Mélesville, 30.)

POMPETTE : Ivre. — Du vieux mot pompette : pompon. Cette allusion à la trogne rouge des buveurs se retrouve dans plumet et cocarde. Parlant d’un nez d’ivrogne, Rabelais dit : nez purpuré, à pompettes. (Livre II, ch. 1er) — « Lupolde, à tout (avec) son rouge nez à pompette, conclud tous ses contes par vin. »