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à la Croix-Rouge, nous étions dix à douze, tous pègres de renom. » (Vidocq.) V. Esgourne.

PÉGRENNE : Faim, misère.

PÉGRENNER : Faire maigre chère. V. Bachasse.

PÉGRIOT : Voleur maladroit ou malheureux. — « Quiconque ne se fait pas un nom dans la caste criminelle qu’il s’est choisie est un pégriot de la basse pègre. » (A. Monnier.)

PÉGRIOT : « Apprenti voleur se faisant la main aux étalages. » (Canler.) V. Boucarnier, Pègre.

PÉGRIOT (brûler le) : Effacer la trace d’un vol. (Halbert.)

PEIGNE : Clef. (Vidocq.) — Le mot doit être imagé et ancien, car les clefs du moyen âge affectent souvent la forme d’un peigne.

PEIGNÉE : Lutte dans laquelle on s’empoigne aux cheveux, et, par extension, combat. — « Là-dessus, elles commencent à se repasser une peignée des mieux administrées, se rossant comme deux enragées. » (Vidal, 33.)

PEINTRE : Balayeur. — Allusion au balai ou pinceau dont il est armé. V. Pinceau.

PEINTURE (ne pouvoir voir en) : Détester quelqu’un au point de ne pouvoir souffrir son image.

PEINTURLURER : Peindre grossièrement.

PÉKIN : « On nomme Pékin tout ce qui n’est pas militaire, comme nous appelons militaire tout ce qui n’est pas civil. » (Talleyrand.) — Ce doit être une forme du mot péchin qui signifie encore petit dans le Midi. Pour les gens de guerre d’autrefois, les bourgeois étaient de petites gens.

Dans la bouche du militaire, je suis pékin veut dire aussi je suis dégagé de toute obligation. Un élève sortant de Saint-Cyr se dit pékin de bahut. — « Le Saint-Cyrien abandonne avec joie cette école… il est pékin de bahut. » (Lubet.)

PÉLAGO : Prison de Sainte-Pélagie. (Colombey.) — Changement de finale.

PÈLERIN : Se dit de tout homme déterminé à une entreprise. — « J’embusque mes pèlerins et nous tombons sur la cavalerie. » (Général Christophe, Lettres, 12.)

PELLARD : Foin. (Vidocq.) — Diminutif du vieux mot pel : poil. L’herbe est le poil de la terre. Nous disons encore pelouse.

PELLE : Chemin. (Idem.)

PELLE AU CUL (recevoir la) : Être mis violemment à la porte. — « Retrais-toy… ains qu’on te frappe au cul la pelle. » (Villon, 1456.)

PELLO (n’avoir pas un) : N’avoir pas un sou. (Rabasse.)

PELOTAGE : Flatterie.

PELOTAGE : Caresse. — « Pas de pelotage ! Guillotinez-moi, mais ne me flétrissez pas. » (Le dernier jour d’un condamné.)

PELOTAGE (avoir du) : Avoir des appas rebondis.