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PARTIE : Représentation dramatique exceptionnelle où figurent des artistes amateurs. — « Santiquet monta une partie au théâtre Chantereine. » (De Boigne, 57.) V. Monter.

PARTIES (fille à) : « La fille à parties n’est qu’une prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes… elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif… » (F. Béraud.) La maison où aboutit la rencontre, se nomme maison à parties ou maison de passe. L’acte des clientes est qualifié de passe ou passade. Le terme remonte au xviiie siècle.

PARTIES CHARNUES : Derrière. — C’est la partie la plus charnue du corps. V. Postérieur.

PAS (n’être pas rien, n’être) : Négation ironiquement employée comme affirmation : — « Ernest : Avec qui que tu veux que je soye donc ? Eugène : Merci, tu n’es pas rageur. » (Monselet.) — On dit de même : Il n’est pas rien chien, pour il est avare ; — il n’est rien dégoûté, pour il est difficile.

PAS GRAND’CHOSE : Personne de médiocre vertu. — « Tu as filé avec ta pas grand’chose. » (P. de Kock.)

PASQUELIN, PACLIN : Pays. (Halbert.)

PASQUINER LA MALTOUSE : Faire la contrebande. (Halbert.)

PASSACAILLER : Se faufiler avant les autres, supplanter. (Vidocq.)

PASSANT : Soulier. — Il sert à faire des pas. — « Les passants rompus et la lyme trouée. » (Vie de saint Christofle, Grenoble, 1530.)

PASSE. V. Parties (fille à).

PASSE : Secours. — « Demander la passe, c’est demander un secours aux ouvriers où l’on passe. » (Moisand, 41.)

PASSE : Guillotine. V. Gerber. — Allusion à la passe de la fatale lunette.

PASSE (faire une) : Se prostituer. V. Parties.

PASSE (gerber à la) : Condamner à la guillotine. V. Gerber.

PASSE-CRICK : Passeport. (Vidocq.)

PASSE-LACET : Fille publique. (Vidocq.)

PASSE-LANCE : Bateau. (Vidocq.) V. Lance. Mot à mot : passe-eau.

PASSE-PASSE : Flouerie de joueurs ; elle consiste à passer une carte. — « Plus tard, il deviendra grec, étudiera les passe-passe, se servira de la tabatière d’or poli pour voir le jeu de son partenaire. » (Almanach des Débiteurs, 1851.)

PASSE-PASSE (joueur de) : Filou. V. ci-dessus. Du temps de Rabelais jouer de passe-passe, signifiait déjà voler. — « Qui desrobe, ravist et joue de passe-passe. » (Pantagruel, liv. 3, ch. xviii.)

PASSE-SINGE : Roué, homme dépassant un singe en malice.