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qui vaille tout le sens critique de ce seul mot : — brûle-gueule ?

N’être pas méchant et ne pas mordre sont également deux expressions cousines qui valent un livre sur le moyen de parvenir. Vous voulez arriver, faites-vous craindre ! — Dans le monde mêlé où nous allons pénétrer, n’être pas méchant, c’est être bête. Le naïf qui ne mord pas reste sans valeur aux yeux du prochain. — De même, avoir du vice n’est pas un défaut, c’est faire preuve d’intelligence.



V. — Notre méthode.


À l’exemple de ses aînées[1], cette édition présente des remaniements et des additions considérables.

Comme tous les sujets mal définis, celui dont nous nous occupons était difficile à bien traiter du premier coup. Les curieux assez patients pour comparer ce volume aux précédents, verront que nous n’avons cessé de chercher des définitions courtes et une explication naturelle des causes déterminantes de chaque expression.

Les exemples font notre force. — Nous les avons donc aussi multipliés, aussi variés que possible. Sans leur aide, on ne se ferait pas idée du mot, si bien expliqué qu’il fût. Nous y avons joint des dates toutes les fois qu’elles étaient utiles pour constater l’ancienneté d’un mot, ou le moment précis auquel il avait eu cours, car beaucoup de mots ne durent guère plus que la mode avec laquelle ils sont éclos.


L’exemple nous a paru encore le meilleur moyen de contrôle, de justification, le vrai passe-port des néologismes. Ont été rejetés sans hésiter ceux qui étaient dépourvus de sa sanction ou qui ne paraissaient pas avoir réellement cours. Ces derniers sont moins rares qu’on ne le croirait ; ils ont été acceptés par certains lexicographes qui ont cédé à la fantaisie de mettre en circulation un mot nouveau, et on trouvera

  1. Si on en excepte la troisième, chaque édition de ce Dictionnaire présente des variantes nombreuses et essentielles.