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paille, d’où l’expression couper dans la paille. » (Cavaillé.)

PAILLE AU CUL (avoir la) : Être mis à la réforme. — On expose, d’ordinaire, avec un bouchon de paille, les objets à rendre isolément. — « La paille au cul, repassez la frontière, cafards. » (La Paille au cul, 32.)

PAILLE DE FER : Dans le récit d’un combat, H. Monnier fait dire à un vieux sergent : — « À toi, à moi la paille de fer. » — Allusion au hasard qui expose chaque combattant à un coup de pointe.

PAILLER : Préparer une paille en battant les cartes. « Au baccarat banque, la taille substituée est paillée souvent à l’avance. » (Cavaillé.)

PAIN ? (Et du) : As-tu de quoi manger ? Donnez des conseils à un malheureux affamé, il vous ramène à la question par ces trois mots : Et du pain ? — Gavarni montre un masque abordant à l’Opéra un domino femelle, qui l’attend, binocle à l’œil : — « Pus qu’ ça de lorgnon, dit-il. Et du pain ? » — La question déchire d’un seul coup les faux dehors de cette élégante qui n’a peut-être pas dîné pour acheter des gants.

PAIN-LÀ (Ne pas manger de ce) : Se refuser à vivre d’argent mal acquis.

PAIN ROUGE (Manger du) : Vivre d’assassinats. (Halbert.)

PALADIER, PALLADIER : Pré. (Halbert.)

PALETTE : Dent, main. (Colombey.)

PALLAS : Boniment de saltimbanque. — « Il salua les visiteurs qu’avait attirés la parade. Bientôt il commença son pallas. » (Champfleury.)

PALLAS (faire) : Faire des manières. — L’argot paraît s’être piqué là de connaissances mythologiques, car Minerve faisait parfois la renchérie. — « Au pré finira ton histoire, et là l’on n’y fait plus Pallas. » (Vidocq.)

PALOT, PALLOT : Paysan. (Halbert.) C’est un mot de vieux français.

PALLOTTE : Paysanne. (Vidocq.)

PALPER : Toucher de l’argent. (Dhautel, 08.)

PALPITANT : Cœur. (Halbert.) — C’est le cœur ému. V. Battant, Coquer.

PAMPINE : « Et toi où qu’ t’ iras, vilaine pampine, figure à chien, tête de singe. » (Dialogues poissards.)

PANACHE (faire) : « Tomber en passant par-dessus la tête de son cheval. » (Paz.) — Mot imagé.

PANA : « Vieux pana se dit d’un homme avare, laid et âgé. » (Champfleury.) — Même étymologie que panas.

PANADE : Sans consistance, mou et délayé comme la soupe de ce nom. — « Notre gouvernement est joliment panade ! » (Ricard.) — Se prend aussi substantivement. « Oh la la ! quelle panade que ce pauvre cousin Duraplas. » (E. Simon.)

PANADE : Objet repoussant,