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nocle à l’arcade de ton œil gauche ! » (Montépin.)

MONSEIGNEUR : Au xviiie siècle, ce mot désigne déjà une petite pince à forcer les portes. V. le Cartouche de Grandval. — Jeu de mots. Quelle est la porte ne s’ouvrant pas devant Monseigneur ? Si, comme l’affirme M. Fr. Michel, on dit aussi Monseigneur le Dauphin, et par abréviation Dauffe, nous voyons encore là un calembour sur le dos fin de la pince qui permet son introduction. — « Le monseigneur est une barre de fer ayant la forme d’une pince à dépaver, mais plus petite (45 de haut, 25 de circonférence). Elle sert au malfaiteur à forcer une porte. On l’introduit près de la serrure, et, avec une pesée, on ouvre sans trop de bruit. » (Rabasse.) V. Caroubleur, Bibi,

MONSIEUR : Entreteneur. V. Amant de cœur. — « En argot de galanterie, le mot d’époux désigne l’entreteneur ; mais il n’est pas le seul. Suivant le degré de distinction d’une femme, elle dit : mon époux, mon homme, mon monsieur, mon vieux, monsieur chose, mon amant, monsieur, ou enfin monsieur un tel. — Sauf dans la haute aristocratie, où l’on dit : Monsieur un tel, ce mot mon époux est général, il se dit dans toutes les classes. » (Cadol.)

MONSIEUR : Mesure de capacité. — « Il existe de plus une certaine eau-de-vie dont le prix varie suivant la grandeur des petits verres. Voici ce que nous lûmes sur une pancarte : Le monsieur, quatre sous ; la demoiselle, deux sous ; le misérable, un sou. » (G. de Nerval.)

MONSIEUR (faire le) : Trancher du maître, du fashionable. — « Sa suffisance le fait haïr, il fait le monsieur. » (Hilpert.)

MONSTRE : Monstrueux. — « J’en ai assez de vos monstres de concerts. » (P. de Kock.) V. Crapaud. — N’est pas toujours pris en mauvaise part. Une femme peut appeler monstre d’homme celui qu’elle adore.

MONSTRE : Colossal, monstrueux de grandeur. — « Elle lui apporte un bouquet monstre. » (Alhoy.)

MONSTRICO : Petit monstre. — « Ce petit monstrico ! » (Balzac.)

MONT : Mont-de-piété. — Abréviation. — « Elle tient comme qui dirait un petit mont bourgeois… elle prête sur gages et moins cher qu’au grand mont. » (E. Sue.)

MONTAGE DE COUP : Action de monter le coup. V. Couper.

Mon vieux, entre nous,
Je n’ coup’ pas du tout
Dans c’ montag’ de coup ;
Faut pas m’ monter l’ coup.
(Aug. Hardy.)

MONTANT, MONTANTE : Pantalon. — Il monte le long des jambes. V. Tirant, Grimpant, Frusques.

MONTANT : Qui excite les désirs. — « La robe la plus mon-