Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MARIN DE LA VIERGE MARIE : Marinier d’eau douce. — « Ce sont les carapatas ou marins de la vierge Marie, ainsi nommés parce qu’ils ne courent jamais aucun danger, race amphibie qui ne vit que sur les canaux. » (Privat d’Anglemont.)

MARINGOTTE : Grande voiture de famille de saltimbanques. — « C’était une des deux grandes voitures nommées maringottes servant à la caravane en voyage. » (O. Féré.)

MARIOL : Malin. (Grandval.) — « Si c’est un mariol, on emploie le surin, et on joue des jambes. » (Colombey.)

MARIVAUDER : Se complaire dans les détails ; défaut reproché aux écrits de Marivaux. — « Allons un peu plus vite, tu marivaudes. » (Balzac.) — L’action de marivauder s’appelle du marivaudage.

MARLOU, MARLOUSIER : Souteneur. — C’est le vieux mot marlier (sacristain), avec changement de finale. Les souteneurs étaient autrefois appelés sacristains. — « Un marlou, c’est un beau jeune homme, solide, sachant tirer la savate, se mettant fort bien, dansant le chahu et le cancan avec élégance, aimable auprès des filles dévouées au culte de Vénus, les soutenant dans les dangers imminents. » (50 mille voleurs de plus à Paris, 30.) — L’optimisme ironique de la facétie que nous venons de citer n’est rien à côté de la citation suivante : — « La plus sublime de ces positions c’est celle du marlou. Qu’on me pardonne le mot ; les plus prudes femmes ne craindraient pas de le lire s’il était vieux de deux siècles, s’il chatoyait en style suranné à côté de Ribaudes et de Ribeliers qui ne veulent pas dire autre chose. » (Fr. Soulié, 35.)

MARLOU : « Par extension, on appelle marlou tout homme peu délicat avec les femmes, et même tout homme qui a mauvais genre. » (Cadol.)

MARLOU (c’est un) : C’est un malin. (Rabasse.)

MARLOUSERIE : Malice. (Colombey.)

MARMIER : Berger. (Idem.) Vieux mot.

MARMITE : Fille publique nourrissant un souteneur. — L’allusion se comprend. — « Un souteneur sans sa marmite, est un ouvrier sans ouvrage. » (Canler.)

La Marmite de terre est une prostituée ne gagnant pas d’argent à son souteneur. — La Marmite de fer gagne un peu. — La Marmite de cuivre rapporte beaucoup. (Halbert.)

MARMOT (croquer le) : Être dans la situation d’un homme qui ne voit pas arriver ce qu’il attend. — Croquer le marmot n’est qu’un équivalent de marmotter, comme le prouve cet exemple : « Marmonnant de la langue : mon ! mon ! mon ! comme un marmot. » (Rabelais, Pantagruel, L. IV, ch. XV.)

On a, comme cela se produit souvent, pris l’effet pour la cause. V. Marronner.