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LONGCHAMP : « Cour oblongue, bordée d’une file de cabinets dont nous laissons deviner la destination. Comme c’est le seul endroit où, pendant les heures d’étude, les élèves de l’Ecole polytechnique puissent aller fumer, le longchamp a acquis une grande importance. » (La Bédollière.)

LONGUE, LONGE : Année passée au bagne (Grandval.) — L’année y est longue à passer. — « Quelle veine que t’as. Dix longes, ça se tire, mais perpette ! pas toujours ! » (Stamir.)

LONTOU : Toulon. (Ratasse.) Anagramme.

LOPHE : Faux, contrefait. — Anagramme précédé d’une L. V. Fafiot.

LOQUE (parler en) : Même procédé que pour parler en lem. V. Lem. « Tu vas peut-être me traiter de loufoque d’aller au turbin avec des objets pareils. » (Beauvilliers.)

LOQUES : « Le gamin de Paris a sa monnaie qui se compose de tous les petits morceaux de cuivre façonné qu’on peut trouver sur la voie publique. Cette curieuse monnaie prend le nom de loques. » (V. Hugo.)

LORETTE : Femme galante. « Lorette est un mot décent inventé pour exprimer l’état d’une fille ou la fille d’un état difficile à nommer, et que dans sa pudeur l’Académie a négligé de définir, vu l’âge de ses quarante membres. Quand un nom nouveau répond à un cas social qu’on ne pouvait pas dire sans périphrase, la fortune de ce mot est faite. Aussi la lorette passa-t-elle dans toutes les classes de la société, même dans celles où ne passera jamais une lorette. Le mot ne fut fait qu’en 1840, sans doute à cause de l’agglomération de ces nids d’hirondelles autour de l’église dédiée à Notre-Dame de Lorette. Ceci n’est écrit que pour les étymologistes. » (Balzac.) — « Chassées des quartiers sérieux, les plus ou moins jeunes personnes qui se livrent à la perdition des fils de famille refluent donc vers ces constructions, qui forment une espèce de ville nouvelle, partant du bout de la rue Laffitte jusqu’à la rue Blanche, comprenant les rues Neuve-Saint-Georges, La Bruyère, Bréda, Navarin, et prenant son nom de la rue principale, Notre-Dame-de-Lorette. L’ensemble de ces rues s’appelle le quartier des Lorettes, et par extension toutes ces demoiselles reçoivent dans le langage de la galanterie sans conséquence le nom de lorettes. » (Roqueplan, Nouvelles à la main, 41.) — « Les lorettes, moi, j’aime cela ; c’est gentil comme tout, ça ne fait de mal à personne !… des petites femmes… qui gagnent à être connues. » (Gavarni.)

LORGNE : Borgne. (Vidocq.) — > Abréviation de Calorgne : borgne (vieux mot).

LORGNE : As. (Ibid.) — C’est une carte borgne.

LOUBION : Bonnet. — « Il faut igo avoir le loubion en poigne pour leur jacter. » (Rabasse.)

LOUBIONNIER : Bonnetier.

LOUCHE : Main. — Compa-