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(Rabasse.) — On a dû dire d’abord gratouse. Effet pris pour la cause.

GUEDOUZE : Mort. (Colombey.)

GUELTE : « La guelte était une prime accordée aux commis qui réussissent à vendre des marchandises défectueuses… Mais bientôt on s’aperçut que les employés ne s’occupaient que des articles gueltés. Alors on mit de la guelte sur toutes tes marchandises. » (Naviaux.) — Germanisme. De geld qui veut dire argent en allemand.

GUENAUD, GUENAUDE : Sorcier, sorcière. (Halbert.)

GUEULARD : Gourmand. Mot à mot : à grande gueule. — « V’là du résiné pour Zidore ; toi, t’auras rien, t’es trop gueulard. » (Ourliac.)

GUEULARD : Braillard.

GUEULARD : Poêle, sac. (Vidocq.) — L’un et l’autre avalent ce qu’on leur présente.

GUEULARDISE : Friandise.

GUEULE : Grosse voix. La cause est prise pour l’effet — « Molière était l’ami de l’avocat Fourcroi qui avait une voix de tonnerre. Une discussion s’éleva entre eux à table. Molière finit par dire : « Qu’est-ce que la raison avec un filet de voix contre une gueule comme celle-là ? » (Abbé Raynal, Anecdotes littéraires.)

Casser, crever la gueule : Frapper à la tête. — « Tu me fais aller, je te vas crever la gueule. » (A. Karr.)

Faire sa gueule : Faire le dédaigneux. Mot à mot : Faire sa tête.

Taire sa gueule : Cesser de parler. — Une caricature de 1840 porte cette légende : « Tu vas taire la gueule, ou j’te repasse un coup de savate par les fumerons. »

GUEULETON : Repas plantureux. Mot à mot : dont on a plein la gueule. — « Je ne vous parle pas des bons gueuletons qu’elle se permet, car elle n’est pas grasse à lécher les murs. » (Vidal, 33.) — « Chacun d’eux suivi de sa femme, à l’image de Notre-Dame, firent un ample gueuleton. » (Vadé, 1788.)

GUEULETONNER : Faire des gueuletons.

GUEUSARD : Terme amical. V. Gueux-gueux. « Appelle-moi gueusard, scélérat, lui dis-je. » (Amours de Mathieu, 32.) — « Et vous flânez souvent, gueusard ! » (E. Sue.)

GUEUSE : Prostituée. — « Il se ruina avec des gueuses, » écrit, en 1712, Saint-Simon, parlant du duc de Sully. V. Courailler.

GUEUX, GUEUSE : « Que j’en ai gagné de c’te gueuse d’argent ! » (H. Monnier.) — Pris en bonne part.

GUEUX : Chaufferette. — « Les dames des halles se servent de ces horribles petits pots en grès qu’on nomme des gueux. Elles les posent sur leurs genoux pour se réchauffer les doigts. » (P. d’Anglemont.)