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il s’est laissé glisser. Quand on glisse, on tombe, et c’est de la grande chute qu’il s’agit ici. — « C’est là (à un restaurant de la chaussée du Maine), que j’ai appris, entre autres bizarreries, les dix ou douze manières d’annoncer la mort de quelqu’un : Il a cassé sa pipe, — il a claqué, — il a perdu le goût du pain, — il a avalé sa langue, — il s’est habillé de sapin, — il a glissé, — il a décollé le billard, — il a craché son âme, » etc., etc. (Delvau, 65.)

GLORIA : Petit verre d’eau-de-vie versé dans une demi-tasse. — De même que le gloria patri se dit à la fin des psaumes, ce gloria d’un autre genre est la fin obligée d’un régal populaire. — « À la chaleur d’une demi-tasse de café bénie par un gloria quelconque. » (Balzac.)

Gloria : Petite demi-tasse. — « Ne fût-ce qu’une absinthe ou un gloria. » (About.)

GLORIEUSES (les) : Les trois journées de la révolution de 1830, qualifiées ordinairement de glorieuses dans le langage officiel d’alors. — « Les trois journées de février qui répondirent aux glorieuses de 1830 avec une si fatale symétrie. » (Aubryet.)

GLOU-GLOU : Action de verser du vin à la ronde. — Harmonie imitative du bruit du liquide en s’échappant du goulot, V. Absorption.

GLUTOUSE (la) : La figure. (Rabasse.)

GNAN-GNAN : Niais, niaise. — Redoublement du vieux mot niant : rien. Talma écrit à madame Bourgoin, le 19 septembre 25 : « Vous avez prouvé au public et à vos camarades que vous êtes en état de jouer autre chose que des gnans-gnans. »

GNIAF, GNIAFFE : Savetier, et par extension : homme grossier, mal élevé. — « C’est le cordonnier gniaffe que nous nous sommes proposé surtout de peindre. » (P. Borel.) — « Je dis, monsieur le baron, que vous êtes un gniaf, et que vous me prenez pour un autre. » (E. Villars.)

GNIOL, GNIOLLE, GNOLLE : Sans valeur intellectuelle, niais. — Vient de gnan-gnan avec changement de finale. On a écrit ce mot de toutes les façons. La plus ancienne, celle de 1805, doit être préférée. — « Des journalistes très-ignorants se servent du mot césarisme dans une très-mauvaise acception. Il faut avoir été de l’hôtel de ville pour être aussi gniol que cela. » (J. Richard.) — « Mais il est si gniolle, ce gouvernement ! il est si feignant ! si propre à rien. » (Montépin.) — « Pas si gnolle, c’est des gosses, ça. » (Rousseliana, 95.)

GNOGNOTE : Chose sans valeur. — Même étymologie que gnan-gnan. — « Josepha… c’est de la gnognote. » (Balzac)

GNOLE : Tape. — Abréviation de Torgnole. — « Quoi ! tu n’ peux ly fiche une gnole dessus la tronche. » (Dialogues poissards, xviiie siècle.)

GOBANTE (femme) : Femme très-séduisante. Mot à mot : vous