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les cercles. » (Evénement, mars 66.)

FÉTU : La barre de fer dont le bourreau se servait pour rouer. (Grandval.) — Le mot n’est plus usité, mais il fera comprendre l’ironie de barre (aiguille.) — Si l’aiguille devient une barre, la barre doit être un fétu.

FEU (n’y voir que du) : Être ébloui, aveuglé. — « Et tu n’y verras que du feu. » (Cogniard, 33.)

FEUILLE À L’ENVERS (voir la) : S’étendre sous un arbre, dans un bois. Se dit avec un sous-entendu plus ou moins galant.

Il la jeta sur le gazon.
Ne fais pas, dit-il, la sauvage ;
Jouis de la belle saison.
. . . . . . . . . .
Ne faut-il pas dans le bel âge
Voir un peu la feuille à l’envers ?

Cet exemple est pris dans la 177e Contemporaine de Rétif (édit. 1783) ; mais la chanson est plus ancienne ; car ses auditeurs ajoutent dans le texte : Charmante quoique vieille. — « Dis donc, mam’selle au ruban vert, est-ce que t’as vu la feuille à l’envers : l’derrière de ta jupe est encore tout vert. » (Catéchisme poissard, 1844.)

FEUILLE DE CHOU : Guêtre militaire, journal sans valeur, titre non valable. — « Dans une de ces feuilles de chou, qui encombrent les cafés nous lisons. » (J. Lovy.)

FEUILLETÉE (semelle) : Semelle usée, dont les feuilles, disjointes aspirent l’eau ou la poussière — « On l’appelle aussi pompe aspirante. — « Parfois aussi elle n’a que des bottines suspectes, à semelles feuilletées qui sourient à l’asphalte avec une gaieté intempestive. » (Th. Gautier, 45.)

FEUX DE FILE (ne pas s’embêter dans les) : Être indépendant. Mot à mot : faire feu à volonté. — « Pour lors, not’ coronel, qui ne s’embête pas dans les feux de file. » (Ancien Figaro, 27.)

FIASCO : Chute. — Italianisme.

FICELER : Soigner sa tenue. Mot à mot : faire fine taille, la ficeler. — « Voilà maman Vauquer belle comme un astre, ficelée comme une carotte. » (Balzac.) V. Trente et un, Chic.

FICELLE : Procédé banal, acte de charlatanisme. Se dit à propos de tout. — « M… pour animer la statuaire, emprunte à la peinture quelques procédés ; je n’oserais l’en blâmer, si l’austérité de ce grand art ne repoussait les ficelles. » (Ch. Blanc.) — « Il n’est pas outillé pour le théâtre ; il ne connaît pas les ficelles de la scène. » (P. d’Anglemont.)

FICELLES : « Ce sont ces moyens vulgaires rebattus dont on se sert pour faire une pièce ou une scène, ces moyens qu’on devine. » (Duflot.) « Le culte des procédés épuisés et des conventions classiques qu’on a appelées des ficelles. » (Villemot.) — « Ferdinand lui indiqua plusieurs recettes et ficelles, pour différents styles, tant en prose qu’en vers. » (Th. Gautier, 33.)

FICELLE : Employé n’avançant