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FAUCHEUR : Bourreau. (Halbert.) Il fauche les cous.

FAUCHON : Sabre. V. Greffier. — Même allusion que ci-dessus.

FAUSSANTE : Faux nom. (Halbert.)

FAUSSE : Tabatière. (Rabasse.) Forme altérée de fauve.

FAUX TOUPET : Suranné, vieillot. V. Perruque, Mâchoire.

FAUVE : Tabatière (Halbert.) V. Fanffe.

FAVORI : « C’est le cheval le mieux placé sur la cote et considéré comme ayant le plus de chances de gagner aux courses. » (Parent.)

FÉDÉRÉ : « Bête vous-même, grand fédéré ! » (H. Monnier, 37.) — « Afin de comprendre pourquoi ce terme était pris en mauvaise part, il faut se reporter aux mauvais jours de 1815, où les fédérés, armés pour combattre l’étranger, se distinguèrent autant par leur patriotisme que par leur indiscipline dans les environs de Paris. » Ainsi écrivions-nous dans la deuxième édition de cet ouvrage (61). En mars 1871, nous avons eu d’autres fédérés, mais ce n’était plus l’étranger qu’ils combattaient.

FÉE : Amour. (Halbert.) — Le mot est bien poétique pour des argotiers.

FÉESANT, FÉESANTE : Amoureux, amoureuse. (Idem.)

FÊLÉ (être) : Être un peu fou. Mot à mot : avoir le cerveau fêlé. C’est plus que toqué, c’est moins que avoir une fissure.

FELOUSE : Poche. (Halbert.) Pour Fouillouse.

FEMME : Femme de mauvaise vie. — Abréviation. — Il est à remarquer qu’on a fini par donner aux prostituées, tous les mots qui conviendraient à des femmes honnêtes (femme, fille, petite dame, ces demoiselles). Tout dépend de l’inflexion de la voix et du sens de la phrase. — « Sans ce gros butor qui me répugne, j’aurais pu passer la nuit avec mon amant… Ah ! mon Dieu ! qu’une femme, — mot technique (sic), — est à plaindre. Telles sont les réflexions de ces demoiselles. » (La Revue de l’an VIII ou les originaux du Palais-Royal.) — Au xviiie siècle, on disait d’une femme entretenue : « C’est une femme du monde. » L’expression compléterait la galerie, si elle s’était maintenue, mais elle est hors d’usage.

FENASSE : Paresseux. Mot à mot : Mou comme du foin. — Du vieux mot fen : foin.

FENDRE (se) : Commettre une prodigalité peu habituelle. — « Descends huit bouteilles. — Puisque vous vous fendez, dit le peintre, je paye un cent de marrons. » (Balzac.)

FENDRE L’OREILLE : Mettre à la retraite. — Vient de ce qu’on fend l’oreille des chevaux de cavalerie réformés. — « Le général Le Bœuf n’aura pas le chagrin de se voir fendre l’oreille. » (Blavet.)

FENÊTRE (mettre la tête à la) : Être guillotiné. — Allusion au passage de la tête dans la lunette. — « Qu’il fasse prompte-