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« C’est notre sort… C’en est fait… je le suis. » (De Perthes, 36.) V. Pincé.

ÊTRE (l’) : Être vierge. — « Je le suis encore, m’a-t-elle dit en riant. » (Rétif, 1786.)

ÊTRE AVEC : Être maîtresse ou amant. — « Être avec un Anglais, c’était pour les femmes une fortune. » (Villemot.)

ÊTRE (en) : Être de la police secrète. — « Il n’est pas assez malin pour en être. » (Balzac.)

ÊTRE (en) : « Ménage, dans ses Origines, dit Tallemant des Réaux, avait commencé sa dissertation sur le met Bougre par ces mots : Bougre : Je suis de l’avis, etc. — Ah ! lui dit Bautru en se moquant, vous en êtes donc aussi et vous l’imprimez. Tenez ! il y a bien moulé : Bougre je suis. » Comme Bautru, et dans le même sens, on dit encore : Il en est. Sur ce terrain honteux, les synonymes pullulent ; ils prouvent la persistance d’un vice qui semble éprouver, dans les deux sexes, le besoin de se cacher à chaque instant derrière un nom nouveau. Nous rappelons ici pour mémoire et sans les expliquer ailleurs, les mots : pédé, bique et bouc, coquine, pédéro, tante, tapette, corvette, frégate, jésus, persilleuse, honteuse, rivette, gosselin, emproseur, émile, gousse, gougnotte, chipette, magnusse, etc., etc.

ÉTRENNER : Recevoir des coups, donner des coups. (Rabasse.) — Ces sens contraires se retrouvent dans l’acception la plus populaire d’étrenner qui veut dire à la fois vendre et acheter. « Je n’ai pas encore étrenné, » dit la marchande qui n’a rien vendu. « C’est vous qui m’étrennez, » dit-elle à son premier acheteur. Ces deux derniers sens font allusion au premier jour de l’an, dit des étrennes.

ÉTRILLAGE : Perte d’argent. « Un bon coup d’étrillage est de l’argent prêté. » (Alyge.)

ÉTRILLER : Faire payer trop cher.

ÉTRUSQUE : Suranné. V. Mâchoire.

ÉTUDIANTE : Maîtresse d’étudiant. — « Toute étudiante pur-sang fume son petit cigare. » (L. Huart ;) V. Haute, Calicote.

EURÊKA : J’ai trouvé. — Hellénisme. — « Une demi-heure après, je pouvais, moi aussi, m’écrier comme Archimède : Eurêka. » (Privat d’Anglemont.)

ÉVANOUIR (s’) : Mourir, s’enfuir.

ÉVAPORER (s’) : S’enfuir. — « Il se lève et me dit : Puisqu’il ne vient pas, je m’évapore. » (Petit Moniteur du 20 juillet 66.)

EXBALANCER : Renvoyer. V. Balancer.

EXCUSEZ, EXCUSEZ DU PEU : Locution ironiquement admirative. — C’est comme si l’on disait : Excusez un si petit chiffre ! (quand ce chiffre est énorme). — « Il y avait 25,000 Français par terre. Excusez du peu ! » (Balzac.)

EXCUSO : Excusez ! — Changement de finale. — « Oh ! attention ! V’là Oscar… il fume un