beuf — « Si l’étoile du mérite n’orne pas mon elbeuf usé. » (Festeau.)
ÉLÉMENTS : Argent dans l’argot de joueur : — « Y a-t-il des éléments ? demande-t-il à voix basse. Traduction : y a t-il de l’argent ? » (Cavaillé.)
ÉMAILLAGE, ÉMAILLER, ÉMAILLEUSE : « On parle beaucoup des femmes qui se font émailler. Ce mot est devenu à la mode… On croit que c’est un maquillage perfectionné… Il n’en est rien. Voici en quoi consiste l’émaillage : Les femmes, dont le visage se plisse, ont le courage de supporter l’opération suivante. On leur pratique des incisions à la peau, et on y injecte des liquides qui pénètrent les tissus, les gonflent et remplissent les vides… C’est charmant, n’est-ce pas ? » (Figaro, 24 décembre 76.) Longtemps avant cette date, une femme se faisait annoncer à la quatrième page des journaux comme émailleuse. Vers 1869, elle eut même un procès retentissant avec une Anglaise qui ne se trouvait pas suffisamment émaillée.
EMBALLER : Arrêter, écrouer. — « Tu vas nous suivre à la Préfecture. Je t’emballe. » (Chenu.)
EMBALLER : On dit d’un cheval emporté qu’il emballe son cavalier, sans doute parce que celui-ci est réduit au rôle passif d’un simple ballot. V. Là-bas. — « Un attelage a tenté de s’emballer, avenue de l’Impératrice. » (G. Vassy, 75.)
Emballer : Se prend aussi au figuré pour dépeindre un emportement quelconque. — « M. Picard a dit tout ce qui lui passait par la tête dans le but très-politique d’empêcher M. G. de s’emballer et d’emballer ses amis. » (A. Millaud.)
EMBALLER : Finir lestement. — « Quant à la baronne Dudevant, ce fut bien lestement emballé, comme nous disions au quartier Latin. » (G. Sand.)
EMBALLES (faire des) : Faire des embarras. — Emballe semble une déformation d’embarras. En ancien provençal, il est à noter cependant que balle signifie train, embarras. On aura combiné les deux mots.
EMBALUCHONNER : Empaqueter. (Halbert.) V. Baluchon.
EMBARDER : Se tromper. — Terme de marine.
EMBARGUER : Rentrer. (Rabasse.)
EMBARRAS : Draps de lit (Halbert.)
EMBARRAS (faire des) : « Faire beaucoup d’étalage pour peu de chose. » (Dhautel.) V. Épate.
EMBERQUINÉ : Fadement moral. Mot à mot : aussi fade qu’un roman de Berquin. — « Cela flatte les instincts du bourgeois emberquiné et les prétentions du philistin à la poésie élégiaque. » (Th. Silvestre.)
EMBLÈME : Mensonge, conte fait à plaisir. — Ironie à l’adresse du genre allégorique dont le peuple ne peut comprendre les finesses. — « Todore me répond : Je suis malade… Des emblèmes ! » (Monselet.)