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lieux, mais enchantés d’eux-mêmes, qui avouent que rien n’est plus raisonnable que leur propre raison. » (C. Blanc, 44.)

DODO : Lit. — Redoublement de la première syllabe de Dormir.

DOG-CART : Voiture de chasse. — Anglicanisme. — « Que le cheval de votre dog-cart soit fourbu, borgne ou tiqueur, peu importe ! » (Marx.)

DOIGT DANS L’ŒIL (se fourrer le) : S’abuser, ne pas voir les choses plus que si on avait l’œil bouché par un doigt. — « Il s’est un peu fourré le doigt dans l’œil, le brave garçon. — » (De Goncourt.)

Se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au coude : Se faire de très-grandes illusions. — C’est la progression de la même image. — « J’ai l’honneur de te faire remarquer que tu t’es fourré le doigt dans l’œil jusqu’au coude. » (L. de Neuville.) — On abrège en disant se fourrer dans l’œil : « Si madame se fourre dans l’œil qu’on restera chez elle pour six cents francs. Merci ! » (Vie parisienne, 66.)

Être de la société du doigt dans l’œil : Compter parmi les nombreux mortels qui conservent quand même certaines illusions vaniteuses.

DOMINO : Dent — Allusion de forme et de couleur. Quel jeu de dominos ! se dit de dents longues et jaunes. Les jolies petites dents sont des quenottes, des loulouttes.

DOMINOS (jouer des) : manger. (Balzac.)

DON JUAN : Séducteur pourvu des séductions et des vices de Don Juan. Pris ironiquement. V. Centre de gravité.

DONNER (se la) : Fuir. (Grandval.)

Donner dans : S’abandonner à, croire à. — « La bonne peut avoir des chagrins. V’la c’que c’est que d’donner dans l’militaire. » (Lamiral, 23.)

Donner des noms d’oiseaux : Roucouler amoureusement. V. Oiseaux.

Donner du vague : Chercher fortune. V. Vague.

Donner quelqu’un : Le dénoncer. Mot à mot : le donner à la justice.

Donner un pont : Tendre un piège. V. Couper dans le pont.

Donner une affaire : Céder les renseignements propres à commettre un vol.

Donneur de bonjour. V. Bonjour.

DONT AUQUEL : Auquel rien n’est comparable. — « Car moi, je suis un militaire dont auquel. » (Vadé, 1756.)

DORANCHER : Dorer. (Colombey.) Changement de finale.

DOS (scier le dos) : Importuner. V. Scier. — « Moi, ça me scie le dos. » (Rétif, 1782.)

DOS (en avoir plein le) : Être assommé d’ennui. — « Tu sais que j’ai de la maison plein le dos ? » (Désaugiers.)

DOS D’AZUR, DOS VERT :