Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cureur général. — « On vient me chercher de la part du dab de la cigogne. » (Balzac.)

DABESSE : Reine, mère. (Rabasse.)

DABIN : Tambour. (Haubert.) Pour tapin.

DABOT : Préfet de police. — Augmentatif de Dabe.

DABOT : Souffre-douleur, patito. — Ne se disait autrefois que de ceux qui perdaient au jeu pour tout le monde. — Du latin dabo : je donnerai (de l’argent.)

DABUCAL : Royal. (Halbert.)

DABUCHE : Grand père. (Rabasse.) Maîtresse, mère. (Grandval.)

DABUCHETTE : Jeune mère, belle-mère. (Vidocq.)

DAIM : Niais, dupe, ignorant. (Rabasse.) « L’une des grandes finesses du garçon de restaurant quand il sert un homme et une femme dans un cabinet, est de pousser à la consommation… persuadés que le daim n’osera refuser aucune dépense. » (La Fizelière). V. Cocodès.

Daim huppé : Bourgeois riche. (Halbert.) — « Il y a de l’argent à gagner ; c’est des daims huppés. » (E. Sue.) V. Coup.

DALE : Argent, Pièce de 5 francs. Abréviation de rixdale ; ancienne monnaie allemande. — « Faut pas aller chez Paul Niquet. Ça vous consomme tout vot’ pauv’ dale. » (P. Durand, 36.)

DALLE DU COU, DALE : Bouche. — Allusion à la pierre d’évier (appelée dalle) des cuisines parisiennes ; elle est percée d’un trou servant comme le gosier, à l’écoulement des liquides. — « La seule chose qui me chatouille la dalle, c’est la légume. » (Ladimir, 42.) — « Avec ces messieurs je bois. Oui, nous nous rinçons la dalle. » (Léonard, parodie, s. d.) V. Rincer.

DAME BLANCHE : Bouteille de vin blanc. — Jeu de mot sur la couleur et l’opéra. — « Une dame blanche ! dit Gugusse au patron… Et du meilleur ! » (Cavaillé.)

DANDILLER : Sonner. (Idem.)

DANDILLON : Cloche. (Idem.) — Allusion aux dandinements de sa sonnerie.

DANDINES (recevoir des) : Recevoir des coups. (Rabasse.)

DANDY, DANDYSME : « Cette fatuité commune à tous les peuples chez lesquels la femme est quelque chose, n’est point cette autre espèce qui, sous le nom de dandysme, cherche depuis quelque temps à s’acclimater à Paris. L’une est la forme de la vanité humaine, universelle ; l’autre d’une vanité particulière et très-particulière de la vanité anglaise… Voilà pourquoi le mot dandysme n’est pas français. Il restera étranger comme la chose qu’il exprime… Bolingbroke seul est avancé, complet, un vrai dandy des derniers temps. Il en a la hardiesse dans la conduite, l’impertinence somptueuse, la préoccupation de l’effet extérieur et la vanité incessamment présente. » (Barbey d’Aurevilly, 60.)