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daction. Mot à mot : rédacteur chargé de la cuisine du journal.

CUISSE (ça me fait une belle) : C’est un avantage illusoire pour moi. — Équivalent de : ça me rend la jambe bien faite. V. Jambe.

CUIT : Perdu, condamné. — « Cuits, cuits ! les carlistes, ils seront toujours cuits. » (Métay, 1831.)

CUIT : Condamné. (Moreau C.)

CUITE : Correction. — Il en cuit à celui qui la reçoit.

CUIVRE : Monnaie de billon. — « T’as vu que ton cuivre déménageait. » (Ricard.)

CUL : Homme bête et grossier.

CULBUTE : Culotte. (Grandval.) Changement de finale, V. Affure.

CULOTTAGE : Action de culotter une pipe. — « Il va paraître… un traité théorique et pratique du culottage des pipes. » (Lespès, 1866.)

CULOTTE : Partie de dominos qui procure au gagnant un grand nombre de points. — « Le joueur de dominos préfère le double-six culotte avec six blancs dans son jeu. » (Luchet.)

CULOTTE : Perte qui englobe toutes les autres. — « Un étudiant poursuivi par le guignon s’est vu mettre sur son compte toutes les demi-tasses consommées dans la soirée par tous les habitués du café. Cela s’appelle empoigner une culotte » (L. Huart.) — « Vous vous asseyez à la table de baccarat, et vous vous flanquez une culotte de 500 louis. » (Vie parisienne, 1866.)

CULOTTE (se donner une) : Faire excès de boire ou de manger. — Donné déjà par le Dictionnaire de Leroux, 1718. — Synonyme d’un terme fréquemment employé : S’en donner plein la ceinture. — « Un ivrogne ferait bien mieux de s’acheter un pantalon que de se donner une culotte. » (Commerson.)

CULOTTE se prend au figuré pour un excès de paroles. — « Nous nous sommes donné une fameuse culotte monarchique et religieuse. » (Balzac.)

CULOTTE DE PEAU : Vieux soldat. — « N’appelle-t-on pas un vieux soldat culotte de peau ? » (Gangam, 1861.) — « Habit boutonné militairement. Culotte de peau, au physique et au moral. » (Almanach du Hanneton, 1867.)

CULOTTÉ : Aguerri, teinté. — « Oh ! ma chère, je suis culottée, vois-tu. » (Gavarni.) — Allusion au culottage de la pipe. On dit un nez culotté pour un nez rougi par l’ivrognerie, des yeux culottés pour des yeux cernés de bistre.

CULOTTER : « Culotter une pipe, c’est imprimer, grâce à l’action du tabac brûlé dans son foyer, une couleur foncée à sa terre blanche. » (Lespès.) — C’est le culot du fourneau de la pipe qui brunit le plus. De là le mot.

CULOTTER (se) : Se former, prendre une tournure décidée. — Même allusion. — « Voici un pied d’Andalouse, se dit-il, ceci