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insatiable d’intrigues amoureuses et coulissières. » (Ricard.)

COULOIR : Bouche, gosier. — Synonyme de corridor. Même allusion. V. Plomber.

COUP : Secret, procédé particulier. — On dit il a le coup pour il a le dernier mot du savoir faire, et il a un coup, pour il a son procédé à lui.

COUP À MONTER : Grosse entreprise à tenter, piège à tendre. — « Un coup à monter, ce qui, dans l’argot des marchands, veut dire une fortune à voler. » (Balzac) V. Monter.

COUP DE BAS : Coup dangereux. — « Ces fats nous donnent un rude coup de bas. » (Chansons, Clermont, 1835.)

COUP DE PIED (donner un) : Aller jusqu’à un endroit déterminé.

Ne pas se donner de coups de pied : Se louer soi-même. — Mot à mot : ne pas se nuire.

COUP DE PIED DE VÉNUS : Mal vénérien.

COUP DE PISTOLET : « Alléché par l’exemple et la perspective de quelques bénéfices énormes, un novice vient de tirer un coup de pistolet à la Bourse (c’est l’expression pour désigner une opération isolée.) » (Mornand.)

COUP DE POUCE (donner le) : Étrangler.

COUP DE POUCE : Ne pas donner le poids. Mot à mot : donner le coup de pouce à la balance.

COUP DE SIFFLET : Couteau. (Halbert). Pour coupe-sifflet (coupe-gorge).

COUP DE SOLEIL (avoir un) : « Être à demi gris, avoir une pointe de vin. » (Dhautel, 1808.) — On sait que le vin et le soleil ont également la vertu d’empourprer le visage. — « Ma foi, ça n’ s’era qu’à la brune qu’finira c’gueuleton sans pareil. En parlant d’ça j’pourrais bien attraper un p’tit coup de soleil… Mais voyons si j’ai encore de la braise. » (Lamiral, le Savetier en goguette, 38.) V. Soleil.

COUP DE TEMPS : Accident subit, surprise. — Terme d’escrime. — « Je mettrai le trouble là-dedans par un coup de temps qui ne sera pas trop bête. » (Le Solitaire, pot pourri, 1821.) Voir le coup de temps, c’est le prévoir.

COUP DU LAPIN : Coup mortel, comme celui qu’on donne au lapin sacrifié à la cuisine.

COUPE : Misère. (Halbert.) — Mot à mot : dans la coupe des vivres.

COUPE (être sous la) : Être subordonné à quelqu’un.

COUPE (tirer sa) : Nager. — « Rodolphe, qui nageait comme une truite… se prit à tirer sa coupe avec toute la pureté imaginable. » (T. Gautier.)

COUPE-CHOUX : Sabre d’infanterie. — Avant de servir comme baïonnette, cette arme était, même en campagne, des plus pacifiques. — « Leur voit-on traîner d’une façon guerrière le coupe-choux du caporal ? » (A. Rolland.)