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pour avoir la certitude qu’il n’existe pas de coulage. Le gaspillage ne peut plus être que moral et législatif. » (Balzac.) — « Le coulage est une mauvaise gestion des affaires du pays ; il consiste à faire faire des travaux qui ne sont pas urgents ou nécessaires, etc. » (Balzac, 1841.)

COULAGE : petits détournements commis par la domesticité d’une grande maison ou d’un magasin. — Allusion au liquide coulant par les fentes d’un tonneau au détriment de son possesseur. — « On ne se figure pas le coulage qui désolait notre caissier. » (Almanach du Hanneton.) — « Il y a ce qu’on appelle le coulage, c’est-à-dire les objets dérobés par les employés eux-mêmes. » (G. Vassy, 75.)

COULANT : Lait. (Halbert.)

COULE (être à la) : Être insinuant, sachant se couler entre les obstacles.

COULE (être à la) : Agir de complicité. — « Y a-t-il de la place dans votre boîte ? — Oui ! répond celui-ci qui est à la coule. » (Cavallié.)

COULER (se la) : Aller doucement (Rabasse.)

COULEUR : Mensonge. — Il colore ou farde la vérité. — « Oh ! les peintres ! il n’y a pas à leur monter d’coups, ça connaît les couleurs. » (Lamiral, 1838.)

COULEUR : Soufflet. — Il colore la joue.

Je bouscule l’usurpateur
Qui m’appliqua sur la face,
Comm’ on dit, une couleur.
(Le Gamin de Paris.)

COULÉ : Perdu sans ressources. Mot à mot : coulé à fond. — Terme de marine. — « Non, les étudiants de seizième année n’existent plus ; c’est une génération coulée. » (Privat d’Anglemont, 1855.)

COULER (en) : Conter des mensonges. — « Tu nous en coules, ma mignonne. Va ! j’te connaissons. » (Catéchisme poissard.)

COULER DOUCE (la) : Vivre confortablement. — « Ah ! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi. Tu la couleras douce avec moi, je t’en réponds. » (L. de Neuville.)

COULEUR LOCALE : Procédé littéraire fort à la mode depuis 1830. — « La couleur locale consistait surtout à faire dire au personnage le nom de toutes les fabriques d’où sortaient les objets dont il parlait et à faire connaître de quelle matière étaient faits ces objets. On dirait : Ma bonne dague d’acier, mon pourpoint de brocart, mon justaucorps de Venise, absolument comme si aujourd’hui on faisait dire à un acteur : Donnez-moi mes bottes de cuir, ma canne de bois. » (Privat d’Anglemont )

COULIANT : Lait. (Grand val.)

COULIANTE : Laitue. (Halbert.)

COULISSIER : Spéculateur jouant à la coulisse de la Bourse, c’est-à-dire en dehors du parquet des agents de change. — Privilège supprimé depuis 1860.

COULISSIER : De coulisses, théâtral. — « De là un besoin