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COTON : Rixe, dommage. (Halbert.) — « Il y aura du coton : on se battra. — Abréviation de tricoter. — « Le chef de service leur recommande toujours d’éviter le coton, c’est-à-dire d’empêcher qu’il y ait des rixes. » (M. du Camp.)

COTTERET : Forçat libéré. (Dictionnaire d’argot, 44.) — Jeu de mots : le cotteret est un petit fagot. V. Fagot.

COUAC : Fausse note. — Harmonie imitative. V. Canard. — « Il lui échappa un couac épouvantable au milieu d’un couplet. » (A. Signol.)

COUCHE (nouvelle) : Classe inférieure, élément démocratique. Abréviation ironique de nouvelle couche sociale. — « Le dictateur avait promis aux nouvelles couches gloire et honneurs. » (Saint-Genest, 75.)

COUCOU : Montre. (Colombey.) — Du nom des horloges de bois dites coucous, à cause du cri de coucou qu’elles simulent en sonnant les heures.

COUCOU : Cocu. — Redoublement du vieux mot cous : mari trompé. Coucou est du xviiie siècle

Une simple amourette
Rend un mari coucou.
(Chansons, impr. Chassaignon 51.)

COUCOU (faire) : Jouer à la cachette, jeu où l’on crie coucou en guise d’avertissement. — « Je vais me placer dans ce coin, la figure contre le muret la main devant les yeux, comme si je faisais coucou. » (P. de Kock.)

COUDE (lâcher le) : Quitter. — « Vous n’pourriez pas nous lâcher l’ coude bientôt ? » (Léonard, parodie, 63.) — Allusion à la recommandation militaire de sentir les coudes à gauche, en marche.

COUDE (lever le) : Boire à longues rasades. — « Ça n’a pas d’ordre, ça aime trop à lever le coude. » (P. d’Anglemont.)

COUDES À GAUCHE (sentir les) : Marcher avec ensemble, avec régularité, comme à l’école d’infanterie.

COUENNE : Peau. — Se ratisser la couenne, se faire la barbe. V. Gratte-Couenne.

COUENNE : « On dit d’un nigaud, d’un maladroit, d’un sot, qu’il est couenne. » (Dhautel). — « Viens-tu ? — Ah ben ! non. — Ah ! que t’es couenne. » (Ourliac.)

COUENNE DE LARD : brosse. (Vidocq ) — Allusion aux crins de la couenne du porc.

COUILLÉ : Niais. — De couillon — « Un couillé j’ai remouché. » (Vidocq.) V. Plan.

COUILLON : Pour ce mot et ses dérivés, voyez Couyon.

COULAGE : Gaspillage, détournement commis par des subordonnés. — « Quel est le négociant habile qui ne jetterait pas joyeusement dans le gouffre d’une assurance quelconque cinq pour cent de toute sa production pour ne pas avoir de coulage. Eh bien ! la France ne paye que soixante millions, deux et demi pourcent,