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à Troyes en Champagne, vers la fin du xvie siècle. » (Quitard.)

CONTREFICHER (se) : Se moquer d’une chose autant que celui qui a déclaré s’en moquer avant vous. — « Tant qu’à moi, je m’en contrefiche. » (H. Monnier.)

CONVALESCENCE : surveillance de la haute police. On comprendra l’allusion en voyant le mot malade.

CONVERSATION CRIMINELLE : Flagrant délit amoureux. — Anglicanisme — « Je l’ai répudiée de mon cœur après l’avoir surprise en conversation criminelle. » (Blondelet.)

COPAIN : Compagnon. Du vieux mot compain. — « Être copain, c’est se joindre par une union fraternelle avec un camarade, c’est une amitié naïve et vraie qu’on ne trouve qu’au collège. » (H. Rolland.) — « Il me disait bonjour de loin, comme s’il avait eu honte de s’avouer mon copain. » (About.)

COPE : La cope était un des abus du petit commerce d’autrefois. Elle consistait à renchérir sur le prix marqué. — « La cope tomba quand l’habitude de marquer les prix en chiffres connus fut adoptée. » (Naviaux.)

COPEAU : Ouvrier en bois. Mot à mot : faiseur de copeaux.

COPEAU : Crachat. — Expectoration chassée de la poitrine comme le copeau est chassé du rabot.

COPEAUX : Effraction. — Allusion aux traces d’un bris de porte ou de serrure. — « Je suis sapé à dix ans pour un coup de vague avec copeaux. » (Stamir, 67.)

COPIE (Pisseur de) : Journaliste par trop prolixe. On appelle copie le manuscrit à composer dans une typographie.

COQUAGE : Dénonciation. V. Coqueur.

COQUER : Embrasser. (Halbert.)

COQUER : Donner, mettre. V. Ravignolé, Boucanade.

COQUER : Dénoncer. Mot à mot : cuisiner, apporter tout préparé. — Du vieux mot coc ; cuisinier. V. Cuisiner. — « En province, il avait coqué quelqu’un de leur bande. » (E. Sue.)

COQUER LE POIVRE : Empoisonner.

COQUER LE RIFLE : Mettre le feu. — « Girofle largue, depuis le reluit où j’ai gambillé avec tezigue et remouché tes chasses et ta frime d’altèque, le dardant a coqué le rifle dans mon palpitant qui n’aquige plus que pour tezigue. » (Vidocq.)

COQUER LE TAFFE : Faire peur. (Rabasse.)

COQUEUR : « Le coqueur vient dénoncer les projets de vol à la police de sûreté. Le coqueur est libre ou détenu. Ce dernier est coqueur mouton ou musicien. Le mouton est en prison et capte ses codétenus. Le musicien ne révèle que ses complices. — Ce métier de dénonciateur s’appelle coquage. La musique est une réunion de coqueurs (musiciens). (Canler.)