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tu es belle ! splendide ! à tout casser. » (E. Villars.)

CASSER DU BEC : Sentir mauvais. — Casser a ici le sens de couper, ce qui donne, mot à mot : couper de son bec… celui des autres. V. Couper la Gueule.

CASSER DU GRAIN : Ne pas faire ce qui est commandé. (Delvau.)

CASSER DU SUCRE : Dénoncer. (Rabasse), — médire (Delvau.) — « Il en est qui, pour amoindrir leurs peines, cassent du sucre sur leurs camarades. » (Stamir, 67.)

CASSER LA GUEULE : Frapper au visage.

CASSER LA HANE : Couper la bourse. (Malbert.) — Vieux mot.

CASSER LE COU : Manger. — « Chère belle, ne viendrez-vous pas casser le cou à un fricandeau ce soir ? » (Lespès, 1866.) — « Viens-tu casser le cou à une gibelotte ? » (Nadar.)

CASSER LE NEZ (se). — Trouver porte close. Mot à mot : se casser le nez contre une porte qu’on croyait ouverte.

CASSER SA CANNE, CASSER SON PIF : Dormir. — Allusion à la position d’un dormeur dont la tête perd son point d’appui et s’incline brusquement en avant. — « Ils cassent leur canne… ils cassent leur pif. » (Villars.) V. Orgue (jouer de l’.)

CASSER SA CANNE : Être bien malade. (Rabasse.)

CASSER SA CANNE : Rompre son ban, quand on est sous la surveillance de la justice. Voir Canne.

CASSER SA PIPE : Mourir. (Rabasse.)

CASSER SON ŒUF : Faire une fausse couche.

CASSER SON PIF : Dormir. V. Casser sa canne.

CASSER SON SABOT, SA CRUCHE : Perdre sa virginité. — Souvenir des chansons d’autrefois où ces à-peu-près galants dominaient.

CASSER UNE PORTE : Voler avec effraction.

CASSEROLE (passer par la) : Être en traitement pour la syphilis. On disait autrefois passer sur les réchauds de saint Côme.

Comme le vieux jeu de mots aller en Suède, l’une et l’autre expression font allusion à la chaleur requise par les sudorifiques qui jouent un grand rôle dans la cure.

CASSEROLE : Dénonciateur, femme dénonçant à la police. (Halbert.) — Vient de casser. V. ce mot. Il est à noter que le dénonciateur s’appelle aussi cuisinier, que dénoncer c’est manger le morceau ou se mettre à table. — « Tout le monde a peur des coqueuses qu’on appelle encore des casseroles ou des moutons. » (P. de Grandpré.)

CASSEUR : Tapageur, prêt à tout casser. (Dhautel, 08.) — « La manière oblique dont ils se coiffent leur donne un air casseur. » (De La Barre.)

CASSEUR : Dénonciateur. V. Casser du sucre.