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poste restante agrandie, c’est la multiplication des coups de canif. » (Presse illustrée, 66.)

CANNE : Surveillance de la haute police. — Il y a la canne majeure et la canne mineure. — Être en canne : Habiter après avoir subi sa peine, une localité déterminée par l’autorité. — Se dit aussi abusivement pour casser sa canne.

Casser sa canne : Quitter sans autorisation la ville désignée, rompre son ban. — « Malheur à lui s’il a cassé sa canne. » (Stamir, 1867.)

CANON : Mesure de liquide en usage chez les marchands de vins de Paris. — Vient de canon qui signifie verre dans le vocabulaire des francs-maçons. — « Oscar : Prenons-nous un canon ? — Le marquis (hésitant) : Heu… heu… — Oscar : C’est moi qui paye. — Le marquis : Oh ! alors. » (Marquet.)

Les canons que l’on traîne à la guerre
Ne valent pas ceux du marchand de vin.
(Branin, 26 )

CANONNIER DE LA PIÈCE HUMIDE : Infirmier militaire. — La pièce humide est, comme on s’en doute, la seringue.

CANONNIÈRE : Derrière. Même allusion que dans pétard.

CANTALOUP : Niais. — Synonyme de Melon. — « Ah çà ! d’où sort-il donc, ce cantaloup ? Sur quelle couche M. son papa l’a-t-il récolté, ce jeune légume ? » (Ricard.)

CANTER : Galop d’essai précédant la course. — « On dit d’un cheval qu’il prend son canter. » (Paz.) Angl.

CANTON : Prison. (Grandval.) — Du vieux mot canton : coin. C’est dans les coins qu’on est à l’ombre. On a de même appelé cognard le gendarme qui vous met dans le coin, qui vous y rencogne.

CANTONNIER : Prisonnier. (Grandval.) — De canton : prison.

CANULANT : Ennuyeux. — Mot inventé par les ennemis du clystère. — « Le colonel fait des siennes. En v’là un qui peut se vanter d’être canulant. » (Commentaires de Loriot.)

CANULE : Homme canulant.

CANULER : Importuner. — « C’est canulant. » (H. Monnier.)

CANUT : « Ouvrier en soie de Lyon, pauvre animal expiatoire du Rhône, à la face jaune et misérable. » (Ricard.)

CAP : Surveillant du bagne. — Du vieux mot cap : chef (caput.) — « Le commissaire du bagne a sous ses ordres, pour la surveillance des forçats, un grand nombre d’agents. Ces divers agents sont divisés en agents de police et de surveillance intérieure et en gardes. Les premiers sont les comes ou comites, au nombre de trois ou quatre, les argousins trois, les sous-comes dix-huit, sous-argousins dix-huit, et les caps, espèces de piqueurs, pour diriger les travaux. » (Moreau Christophe, 37.)

CAPAHUTER : Assassiner son complice pour s’approprier