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que quelque chose passe les bornes. » (Dhautel.) — « Oh ! oh ! dirent Schaunard et Marcel, ceci est trop fort de moka. » (Murger.) — « S’unir à un autre ! c’est un peu fort de chicorée. » (Cormon.)

CAFÉ (prendre son) : Rire, se moquer. — Honnorat, dans son Dictionnaire provençal, donne comme méridionale l’expression prendre soun café : S’amuser aux dépens de quelqu’un. — Un dessin de Bertall fait dire à une bonne poursuivie par un troupier galant : — « Ah ! fusilier, vous voulez prendre votre café. »

CAFIOT : Café faible. — « Elle restait là tant que je n’avais pas mangé mon petit cafiot. » (Commentaires de Loriot.)

CAGETON : Hanneton. (Halbert.)

CAGNE : Mauvaise chienne, mauvais cheval et par extension personne lâche. Vieux mot. Voir Rosse.

CAGNE : Gendarme. (Colombey.) — Pour Cogne.

CAGNOTTE : « Espèce de tirelire d’osier recevant les rétributions des joueurs. » (Montépin.) L’Intermédiaire de mars 1866 y voit avec raison une corruption du mot gagnotte. Mot à mot : lieu où se dépose ce qu’on gagne. — « Le lansquenet brille, la cagnotte est dans son plein. » (Lespès.)

Faire une cagnotte : Mettre les gains du jeu en réserve pour une dépense profitable à tous.

CAGOU : Voleur solitaire. (Grandval.)

CAGOU : Maître voleur chargé d’instruire les novices. (Colombey.)

CAILLÉ : Poisson. Mot à mot : couvert d’écailles. Autrefois on disait caille et non écaille.

CAILLOU : Figure. (Rabasse.) — Allusion d’ovale et de blancheur.

CAIMAN : Mendiant. — Vieux mot. La langue usuelle a conservé quémander.

Puisque pauvre et caimande on voit la poésie.
(Régnier, Satire 4.)

CAISSE (battre la grosse) : Louer très bruyamment. — Allusion aux bateleurs qui attirent leur public à coups de grosse caisse. — « Il faut qu’Artémise réussisse… C’est le cas de donner de la grosse caisse à se démancher le bras. » (L. Reybaud.) — On dit simplement battre la caisse pour : faire des annonces.

CAISSE (sauver la) : S’enfuir avec les fonds dont on est dépositaire. — À la mode depuis le fameux mot de Bilboquet dans la pièce des Saltimbanques : Sauvons la caisse ! — « Mais j’entends du bruit dans le bazar ; sauvons la caisse. » (Villars.) — « On a des nouvelles de Miron qui avait sauvé la caisse. » (Claretie.)

CAISSON (faire sauter le) : Faire sauter la cervelle d’un coup de feu, comme un caisson plein de munitions. — « Quelle mort préférez-vous ?… Faites-moi sauter le caisson. » (P. Borel, 33.)

CALABRE : Teigne. (Halbert.) — C’est calot avec changement de finale.