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l’École normale. » (D’Audigier, 66.)

CADAVRE : Preuve d’une action répréhensible. — On dit : il y a un cadavre, en parlant de deux personnes dont les relations ne s’expliquent pas et qu’on suppose liées par leur complicité dans quelque mauvaise action. — Savoir où est le cadavre est posséder la preuve de cette mauvaise action. — « P… n’a plus qu’à se taire. On sait où est le cadavre. Chaque fois qu’il voudra prendre la parole, on s’écriera : « Et le débit de tabac ? » (A. Scholl.)

CADAVRE : Corps vivant. — Nourrir son cadavre, c’est manger. — Ironie à l’adresse des ascètes.

CADELLE : Chaîne de montre. (Rabasse.) — Forme moderne de Cadenne.

CADENNE : Chaîne. (Vidocq.) — Vieux mot où se retrouve le latin Catena.

CADET : Derrière.

Sur un banc elle se met,
C’est trop haut pour son cadet.
(Vadé, 1756.)

CADET : Pince en fer pour forcer les portes (Grandval.) Voir Caroubleur.

CADET : Apprenti maçon.

CADET : Individu. — Pris en mauvaise part. Jadis le cadet n’avait, dans le monde, qu’une considération proportionnée à sa fortune, qui était nulle. — « Le cadet près de ma particulière s’assoit sur l’ banc. » (Le Casse-Gueule, chanson, 14.) — Une caricature de 1830 porte cette légende : « C’est de fameux cadets. Ils ont trouvé moyen de faire de la panade avec du pain. »

CADICHON : Montre. (Vidocq.) Diminutif de Cadran.

CADRAN : Montre. — Partie prise pour le tout.

CADRAN SOLAIRE, CADRAN LUNAIRE : Derrière. — Allusion à la forme ronde du cadran. Voir Lune.

Est-ce l’apothicaire
Qui vient placer l’aiguille à mon cadran lunaire ?
(Parodie de Zaïre, xviiie siècle.)

CAFARDE : Lune. (Vidocq.) — C’est la lune voilée se dissimulant derrière un nuage avant d’être la Moucharde, c’est-à-dire de dévoiler un homme qui fait un mauvais coup.

CAFARDER : Faire l’hypocrite, le cafard. — « En sorte qu’il cafarde avec sa malade. » (Balzac.) — Cafard est un mot déjà ancien, comme le prouve cet exemple : « Un cafard qui eust oublié en son sermon soy recommander. » (Rabelais, Pantagruel, v. 4. ch. XLVI.)

CAFÉ (fort de), FORT DE CHICORÉE, FORT DE MOKA : Excessif, peu supportable. — On sait quelle irritation le café trop fort cause dans le système nerveux. La chicorée jouit des honneurs peu mérités du synonyme. Il semble qu’ici, comme dans le café du pauvre, elle tient à entrer en fraude. En revanche, on sait que le moka tient le haut de l’échelle. — « On dit : c’est un peu fort de café, pour exprimer