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pour butter le premier rousse, dit-il en montrant un couteau. » (Canler.)

BUTEUR, BUTTEUR : Assassin, bourreau. (Rabasse.)

BYRONIEN : D’allures à la Byron, poétiquement inspirées. V. Tartine.



C


C (être un) : Être un imbécile. (Grandval.) Abréviation de c-o-n. — Au moyen âge, on disait conard dans le même sens. V. Lacombe, Dictionnaire du vieux langage. — Connerie (stupidité), et comtois (niais), sont de la même famille.

ÇA (c’est), UN PEU ÇA (c’est) : C’est superlatif. — « Ils sont laids que c’est ça. » (Pecquet.) — « C’était ça, presque aussi bath qu’au café. » (Monselet.) — « On me cognait, mais c’était ça. » (Zompach.) — « Restez, gendarme, mais ne remuez pas trop, car vous avez l’infirmité des pieds que c’est ça. » (Dernier jour d’un condamné.) — « S’il tournait une phrase de manière à lui donner de l’effet, les tricoteuses applaudissaient et s’écriaient : Là, c’est ça ! » (Lady Morgan, 18.)

ÇA (il a de) : Il a de l’originalité, du talent, du génie.

ÇA (Il a de) : Il est riche. — En disant ce mot, on fait ordinairement le geste de compter.

ÇA (elle a de) : Elle est riche d’appas.

CAB : Cabriolet à l’arrière duquel conduit le cocher. — « Là, il déjeuna à la hâte et demanda un cab. » (Ponson du Terrail.) — Anglicanisme.

CAB, CABOT, CABE : Chien. (Grandval.) — Contraction abrégée des deux mots : qui aboie. Les voleurs ont, comme ils le font souvent, donné le nom de l’acte à l’acteur. Au lieu, de dire le chien, ils ont dit : le qui aboie et en abrégeant : le qu’abe, le qu’abo. — Ce procédé est fréquent. Voyez Calvin, Combre.

CABAS : Femme avachie. — On dit : c’est un vieux cabas. Le mot appartenait déjà à l’ancienne langue provençale. En catalan, on dit cabaz ; en espagnol, capazo ; en italien, cabaco.

CABASSER : Tromper. (Colombey.) — Vieux mot.

CABERMONT : Cabaret. (Vidocq.) — Corruption de mot par changement de finales. V. Promont.

CABESTAN : Agent de police (Vidocq.) — Officier de paix. (Delvau.) V. Macaron.

CABILLOT : « L’ennemi naturel du matelot, c’est le soldat passager, plus souvent nommé cabillot, à cause de l’analogie qu’on peut trouver entre une demi-douzaine de cabillots (chevilles)