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BRUGERIE : Serrurerie. (Idem.)

BRÛLAGE : Déconfiture. — « C’est un brûlage général. » (Balzac.)

BRÛLE-GUEULE : Pipe dont le tuyau écourté brûle les lèvres du fumeur. — « Ils ont un brûle-gueule à la bouche qui, en leur enfumant toute la figure, leur procure une haleine insupportable. » (Caricatures politiques, an VI.) « Une de ces pipes courtes et noires dites brûle-gueule. » (Banville.)

BRÛLÉ : Fini. — « Comment sommes-nous avec le boulanger ? — M’sieur, le boulanger est brûlé, il demande un à-compte. » (Champfleury.) C’est-à-dire : le boulanger est brûlé comme créditeur.

BRÛLÉ : Démasqué. — « Le grec brûlé prend son parti lestement, et va, sous un autre nom nobiliaire, se faire pendre ailleurs. » (Mornand.)

BRÛLÉE : Correction plus forte que la brossée. Elle brûle celui qui en porte les marques.

BRÛLER : « Messieurs, j’en brûle huit ! Traduction : messieurs, je retire du jeu les huit premières cartes qui par conséquent ne serviront pas. » (Cavaillé.)

BRÛLER : Se dit d’un cocher qui en dépasse un autre.

BRÛLER : Être tout près de deviner la vérité qu’on cherche. — « Olivier. Ah ! je crois que je brûle, comme on dit aux petits jeux. Est-ce que M. de Nanjac… — Suzanne. Vous rêvez. » (Dumas fils, le Demi-Monde.)

BRÛLER LE PÉGRIOT : Effacer la trace d’un vol. (Halbert.)

BRÛLER LA POLITESSE : S’esquiver sans faire la politesse d’un adieu. — « Quand il nous met à l’ombre, c’est que nous avons brûlé la politesse à la consigne. » (J. Arago, 1838.)

BRÛLER UNE (en) : Fumer. Mot à mot : brûler le tabac d’une pipe.

BRÛLOT : Mélange de sucre et d’eau-de-vie brûlée. — « Au café, c’est avec bonheur qu’ils cassent les tasses où ils allument leur brûlot quotidien. » (R. de La Barre.)

BRÛLER LES PLANCHES : Jouer avec beaucoup de feu. Ne se dit qu’au théâtre. — « Mlle  Beretta brûle les planches de l’Opéra. » (De Boigne, 1857.)

BRÛLEUR DE PLANCHES : Acteur jouant avec feu. — « Leménil était ce qu’on appelle en argot de coulisses, un brûleur de planches. » (P. Véron.)

BRUTAL : Canon. — Allusion au grondement de son tir. — « As-tu entendu ronfler le brutal ? » (Dhautel.) — « Une détonation se fit entendre. — Tiens, dit Pierre, voilà déjà le brutal qui chante. » (Ricard.) V. Invalo.

BRUTIUM : Élève du prytanée de la Flèche. C’est aussi le prytanée lui-même. — Latinisme dont l’origine nous est inconnue. Voir Volaille.

BRUTUS : Bretagne (Halbert.)