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BRIE. — Fromage de Brie. — « Un morceau du brie le plus gras de la boutique de la fruitière. » (Ricard.)

BRIGADIER : Gindre, premier garçon boulanger. Il fait le four et remplit les fonctions de contre-maître. (Vinçard.) — Ainsi nommé à cause de ses trois aides qui forment la brigade.

BRIGAND : Mot d’amitié. — Henri Monnier fait dire tendrement par une fille à son client : — « T’as chauffé l’four, pas vrai, brigand ? T’es n’en ribote ?… J’connais ça ; vu qu’ça m’arrive encore pus souvent qu’à mon tour.» (La nuit dans le bouge.)

BRIMADE : Épreuve vexatoire infligée aux nouveaux de l’École Saint-Cyr. — « Point de ces brimades, qui ont longtemps déshonoré Saint-Cyr. » (La Bédollière.)

BRIMER : Donner une brimade.

BRIMEUR : Faiseur de brimades. — Dans le Dictionnaire Blesquin, de 1618, Brimare signifie bourreau.

BRINDEZINGUES (être dans les) : Être ivre. Mot à mot ; avoir trop bu à la santé des autres. — « Tiens, toi, t’es déjà dans les brindezingues. » (Vadé, 1756.) — Ce terme vient du vieux mot brinde : toast. — « Ces grands hommes firent tant de brindes à vostre santé et à la nostre, qu’ils en pissèrent plus de dix fois. » (Lettre curieuse envoyée au cardinal Mazarin par ses nièces. Paris, 1651.)

BRINGUE : Femme de mauvaise tournure. « Allez trouver votre grande bringue de femme. » (Balzac.)

BRINGUE (mettre en) : Briser, mettre en morceaux. — Ces deux acceptions du mot bringue sont déjà en 1808 dans le dictionnaire de Dhautel.

BRIQMANN : Sabre de cavalier. (Halbert.) — C’est Briquet, avec changement de finale.

BRIQMONT : Sabre d’infanterie. (Idem.) Même origine.

BRIO : « Le brio, mot italien intraduisable, est le caractère des premières œuvres. C’est le fruit de la pétulance et de la fougue intrépide, du talent jeune, pétulant, qui se retrouve plus tard dans certaines heures heureuses. » (Balzac.) — « Le théâtre qui avait vu le luxe et le brio de ses premières années. » (Physiologie du théâtre, 1841.)

BRIOCHE : Acte sot ou maladroit, V. Boulette. — « Et vous alliez me faire faire une sottise, une brioche, une boulette. » (1826, Ancien Figaro.)

M. Quitard donne à ce terme une origine historique :

Faire une brioche : « C’est faire une faute en musique, et par extension en quelque chose que ce soit. Cette expression fut introduite à l’époque de la fondation de l’Opéra en France. Les musiciens attachés à ce théâtre avaient imaginé de condamner à une amende pécuniaire celui d’entre eux qui manquerait aux règles de l’harmonie en exécutant sa partition, et le produit des amendes était destiné à l’achat d’une brioche qu’ils devaient manger ensemble dans une réunion où les amendés figuraient ayant chacun une petite image de ce gâteau suspendue à la boutonnière en guise de décoration.