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Il ne faut pas croire que l’électeur-juré jouisse paisiblement de sa liberté de conscience. S’il s’agit d’une affaire politique, les journaux le travaillent dans un sens, le préfet dans un autre ; si c’est une affaire particulière, il a à ses trousses une nuée de gens, parents ou alliés du prévenu, femmes, enfants, vieillards, qui font des scènes très-larmoyantes, et viennent troubler ses repas, sa digestion, son sommeil ; il n’a pas, en un mot, un moment de tranquillité.

Quand il a terminé cette horrible quinzaine, qu’il raccourcit en passant une partie des nuits à l’audience, l’électeur-juré se hâte de faire quelques emplettes pour sa femme, pour ses enfants, et il part une heure après la clôture de la session pour regagner ses foyers, où il a quinze jours de travaux forcés pour réparer le temps perdu.