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sition ; mais, quelquefois, ces premières impressions s’effacent, et sont atténuées par les obsessions des agents du ministère.

L’électeur dont les opinions politiques ne sont pas bien connues éprouve plus de tribulations que celui qui a manifesté publiquement des sentiments favorables ou hostiles au ministère. Le premier est sans cesse obsédé ; chacun veut l’entraîner dans son parti ; on le tiraille, on l’assomme ; il n’a pas un moment à lui, et s’il ferme la porte aux solliciteurs, ils entrent par la fenêtre ; il voudrait être à quinze cents mètres sous terre. L’un lui vante les vertus et le libéralisme de M. Guizot, et lui raconte les campagnes du maréchal Soult ; il appelle M. Thiers un babillard et un sauteur, et M. O. Barrot un révolutionnaire ; l’autre lui rappelle les actes politi-