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« Paris, le…
« Monsieur,

« Je me suis empressé, aussitôt arrivé ici, de travailler pour vous et vos charmants bébés, à qui puisse Dieu donner une longue vie, car pour moi je ne puis leur donner les bourses que je vous ai promises.

— Figurez-vous, mon cher Monsieur, qu’au ministère on m’a dit que les bourses étaient absorbées pour deux ans et plus. Vous voyez que M. Molé a chèrement payé sa chute, c’est-à-dire qu’il l’a fait payer chèrement aux contribuables dont vous et moi faisons partie.

Je me suis récrié, disant que l’on ne devait rien aux électeurs qui ont voté pour les partisans de M. Molé, et qu’il fallait annuler les brevets donnés à ces séditieux de conservateurs. Croiriez-vous qu’on m’a ri au nez et qu’on s’est moqué de moi, parce que je demandais une chose juste. Voilà comment vont les choses dans les bureaux ministériels.

« Prenez donc patience ; nous verrons dans deux ans ce qu’il y aura à faire, pourvu que l’âge de vos chers petits enfants s’arrête à la limite fixée par les règlements.