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CONTRIBUTION DE LA GUADELOUPE




DON CÉSAR.

Oh ! diable !… et de la Semaine Sainte, surtout !


*

* *


(Personnages : Les mêmes, le capitaine, deux soldats.)


LE CAPITAINE, montrant Lazarille.

Le voilà… qu’on l’arrête !


DON CÉSAR, très humblement.

Un instant… Souffrez, permettez, monsieur le capitaine, que je vous adresse quelques mots en faveur du coupable…


LE CAPITAINE, sans l’écouter, aux soldats.

Eh bien, n’avez-vous pas entendu ? Obéissez !… (Les soldats s’approchent.)


LAZARILLE.

Grâce, capitaine !…


DON CÉSAR.

Vous l’entendez, ce pauvre enfant demande grâce… et je joins respectueusement (il ôte son chapeau) ma voix à la sienne,


LE CAPITAINE.

Fais exactement ton service, et tu nous épargneras ainsi, à toi le châtiment, à moi tes larmes… (regardant don César) et de sottes prières.


DON CÉSAR, vivement.

Hein !… (A part et changeant de ton.) Ah ! Si ce n’était la Semaine Sainte ! (Avec calme.) Eh bien ! capitaine, tout cela vous ennuie… faites cesser tout cela d’un mot… larmes et prières vont s’arrêter, dès que vous aurez dit : Grâce !… Capitaine… (Il prend le pan de son manteau.)


LE CAPITAINE, retirant son manteau.

Un manteau neuf… que je désire garder sans tâche !…