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A LA PENSÉE FRANÇAISE




LAZARILLE.

Sous prétexte que les armes ne se sont pas trouvées ce matin en bon état, un de messieurs les capitaines veut me faire donner cinquante coups de bâton !


DON CÉSAR.

Cinquante coups de bâton ?… Allons, c’est trop.


LAZARILLE.

Oh ! ce n’est pas le nombre qui m’effraye… je ne crains pas la souffrance… je crains la honte !


DON CÉSAR, à Don José.

Il a du cœur, cet enfant-là !… Nous intercéderons en ta faveur.


LAZARILLE.

Le capitaine est bien cruel… Son lieutenant voulait me faire grâce, il a vainement prié pour moi…


DON CÉSAR, montrant Don José.

Il ne refusera pas deux bons gentilshommes…


DON JOSÉ.

Excusez-moi… mais j’ai dans ce moment quelques motifs pour ne paraître en rien dans cette affaire.


DON CÉSAR.

Soit… ce sera assez de moi.


LAZARILLE, effrayé.

Ah ! grand Dieu !…


DON CÉSAR.

Qu’as-tu donc ?


LAZARILLE.

C’est lui !… Suivi de soldats !… Ils me cherchent sans doute !…


DON CÉSAR.

Place-toi derrière moi… tu as pour te défendre César et son épée.


DON JOSÉ, bas.

Souvenez-vous de l’édit royal !