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A LA PENSÉE FRANÇAISE




DON JOSÉ, qui l’a observé.
DON JOSÉ.

Eh mais ! Si je ne me trompe… c’est don César de Bazan !
Don José de Santarem ! (A part.) Il est fort bien couvert… Quel intérêt peut-il avoir à me reconnaître ?


DON JOSÉ, lui tendant la main.

Qu’il y a longtemps que nous ne nous sommes vus !


DON CÉSAR.

C’est vrai.


DON JOSÉ.

Nous étions jeunes alors.


DON CÉSAR.

Jeunes et brillants… (Il regarde son manteau.) Comme on change !


DON JOSÉ.

Vous aviez un beau nom et une grande fortune.


DON CÉSAR.

J’ai conservé l’un, et j’ai perdu l’autre… Je n’ai pas besoin de vous dire… ce qui me reste.


DON JOSÉ.

En effet, je m’en souviens, votre ruine a fait grand bruit autrefois.


DON CÉSAR.

Oui, mes créanciers ont beaucoup crié.


DON JOSÉ.

Et votre position n’a pas changé ?… C’est une si lourde tâche qu’un arriéré à combler !… que de vieilles dettes à acquitter !…


DON CÉSAR.

Il y a cependant par le temps qui court, une chose plus difficile encore que de payer d’anciennes dettes…


DON JOSÉ.

Et laquelle ?