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A LA PENSÉE FRANÇAISE




nouissement commercial. A partir de 1740, les attaques de l’ennemi se multiplient. En 1746, une attaque échoue à la Guadeloupe. Une tentative de débarquement échoue à la Guadeloupe. Nouvelle attaque en 1750.

L’arrivée au pouvoir de Pitt, en 1759, se manifeste par des attaques de grand style. L’Angleterre paraît décidée à chasser la France d’Amérique Dès la fin de cette année, l’Amiral John Moore bloque la Guadeloupe et la Martinique. Le 22 janvier 1760, sa flotte incendie Basse-Terre à coups de canon, réduit les forts et opère un débarquement à la Rivière-des-Pères. Le Gouverneur Nadeau du Treil, homme faible et indécis, organise mal la défense. Malgré l’ardeur des habitants, il n’ose pas livrer bataille et capitule le 27 avril. Dans la soirée du même jour, de Beauharnais, Gouverneur Général des Iles, débarquait à l’Anse-à -la-Barque. Sans insister davantage, il repartait quelques jours plus tard pour la Martinique. La Guadeloupe allait rester anglaise trois ans. Elle ne devait faire retour à la France que le 6 février 1763, par le même traité de Paris qui lui faisait perdre encore la Dominique.

La période révolutionnaire est pour les Antilles une période extraordinairement troublée. La société est en général imbue de ses privilèges et des principes du régime monarchique. Elle s’oppose à l’interdiction des réformes qui ont été décidées par la Constituante. Des révoltes éclatent un peu partout. La plus sanglante est celle des esclaves de Saint-Domingue qui réussissent péniblement à se rendre indépendants. La partie occidentale de l’île restera française de langue et de culture. Elle ne rentrera plus jamais dans le cadre politique de la France. La Guadeloupe et la Martinique sont, bien entendu, occupées par les Anglais pendant toute la période napoléonienne. La Guadeloupe s’est d’ailleurs courageusement et longuement défendue. Après des échecs répétés, les Anglais n’ont pu s’en rendre maîtres qu’en 1810.