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à l’égal de l’esprit militaire qui la caractérise : c’est véritablement le prolongement en ville et le complément de la salle de récréation fonctionnant à l’intérieur de la caserne.

Aujourd’hui, ce cercle militaire (autorisé dans l’armée ; placé sous le haut patronage duministre de la Guerre et comptant parmi ses membres d’honneur plusieurs de mes camarades du Conseil supérieur de la Guerre) reçoit par an environ 30.000 soldats de toutes armes ; c’est dire assez son importance. Ils viennent là comme dans leur seconde famille, heureux de trouver pendant leurs sorties un abri confortable, lieu de réunion qui groupe les Bretons et les Normands, les bons paysans du Nord ou du Midi.

Cette installation coûte, on le pense bien, beaucoup d’argent à son dévoué fondateur, et les modestes subventions du ministre de la Guerre et de la Ville de Paris ne suffisent pas à boucher le budget du cercle, qui se chiffre par une somme importante.

Je voudrais donc que le but élevé de cette œuvre d’hygiène de l’armée fût bien compris de tous et que l’initiative privée s’intéressât à elle, afin de lui assurer la vie et un nécessaire développement, mais "en France, s’écriait le docteur Joly — au cours de son rapport sur le Cercle national, fait à la Société de prophylaxie sanitaire et morale — nous laissons empoisonner les éléments vigoureux de notre race, pour pleurer ensuite sur leur sort, et nous dépensons des millions à construire des hôpitaux et des asiles afin de tenter de "RÉPARER" ceux que l’on aurait mieux fait de sauvegarder !

Actuellement, le devoir qui consiste à soigner nos blessés en temps de guerre ne doit pas faire oublier celui qui consiste à empêcher nos soldats de devenir des blessés du temps de paix !

Paris, 3 janvier 1913.