Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
3

à votre effort, les choses iront mieux ; mais, n’aurez-vous pas tenté le possible, brandi de la lumière, évoqué les morts, enfanté des inconnus, montré que les petites patries, vis-à-vis de la grande et pour l’honorer, cherchent également la gloire ?

Noble ambition ! elle mérite de percer la nigaude indifférence… La percera-t-elle ?… Je le désire ; je le voudrais de tout cœur.


Léon Hennique


POINTE-À-PITRE, 20 janvier 1936.


Il y a un peu moins d’un mois, j’apprenais que le poste Radio-Colonial avait annoncé la mort de Léon Hennique. Je n’en voulus rien croire. Hélas ! la correspondance et les journaux reçus par le dernier courrier confirment la douloureuse nouvelle, et j’en ai été ému jusqu’aux larmes. Car dans mon amitié, mêlée de respect, d’admiration et de reconnaissance, j’avais fait une place particulière à celui qui, il y a une quarantaine d’années, m’avait conseillé, encouragé, et honoré de son affection. Il aimait les jeunes, il était indulgent pour eux, et, volontiers, il leur tendait la main pour les aider : ses encouragements ne m’ont jamais manqué. Je garde le souvenir reconnaissant, ineffaçable, et combien troublant pour mon cœur, de tout ce que le Maître a fait pour le modeste journaliste que je suis.


H.-Adolphe Lara.