Et le vent les fera pencher languissamment
Comme des fiancées.
Les coteaux rougiront, les sillons bigarrés
De fleurs et de verdure,
Tous les arbres des bois, tous les gazons des prés
Seront dans leur parure.
Partout des bruits joyeux, du miel dans chaque fleur,
De l’or sur chaque nue ;
Mais vous, dans ce concert, sans voix et sans couleur,
Serez honteuse et nue.
Jamais d’oiseau chanteur sur vous n’aura guetté
L’insecte qui bourdonne ;
Vous ne donnerez pas de verdure à l’été
Ni de fruits à l’automne.
Un jour vous a tout pris : ses rayons déjà morts
Brillaient pour vous séduire ;
Et vous avez perdu tous vos jeunes trésors
Joués sur un sourire.
IV
Limpidité
Il est des sources d’eau si bleue et si limpide,
Que rien n’en peut ternir la transparence humide ;
Que sur un noir limon leurs ondes de cristal
Roulent sans altérer l’azur du flot natal ;