Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

Du vice couronné l’exemple tout-puissant ;
Quand la foule respire, à travers les scandales,
Les émanations des débauches royales !
Pour avoir de tels rois porté le Joug en paix,
Tu seras châtié, peuple, de leurs forfaits.
Tu les hais : c’est, au fond, pour usurper leur place
Et pour les imiter ; mais tu manques d’audace :
Tu subis leur bâton, leurs dédains outrageux,
Peuple, et contre Dieu seul te montres courageux.
Mais ton heure est venue, et le Seigneur se lève ;
Il aiguise sa flèche, il est ceint de son glaive.
L’ongle de ses chevaux est d’un silex tranchant.
Devant lui, vers tes murs, son char pousse en marchant,
Comme un sommet qui croule en entraînant les chênes,
Cent peuples engendrés dans les neiges lointaines ;
Ils raseront tes tours. Sur ton sol dévasté
Tu verras l’étranger construire sa cité,
Et toi, peuple, enchaîné sur ton seuil en ruine,
Dans ton champ plein d’épis souffriras la famine,
Pour avoir adoré ton ventre ; et tu mourras,
Rongeant ta propre chair sur chacun de tes bras.
Car l’Esprit du Seigneur, t’ayant trouvé rebelle,
Choisit pour se répandre une race nouvelle. »

Il dit. Princes du peuple et des soldats tremblaient