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L’ivresse aux doigts souillés rampant le long des murs.
O roi ! pour l’annoncer ses colères prochaines,
Dieu vient dans ma prison de délier mes chaînes.
Je t’avertis encor, ton étoile pâlit.
Chasse, avant de mourir, l’inceste de ton lit ;
Bannis les grands du monde, artisans de tes vices,
Qui conseillent tes rapts pour en être complices,
Et pour avoir leur part, dans cet affreux festin, ,
De l’or et de la chair dont vous faites butin.
Malheur à vous ! Pillant la veuve et le pupille,
Au champ qui vous revient vous en ajoutez mille ;
Chaque jour vous joignez un toit à votre toit,
Sur le sol d’Israël vous êtes à l’étroit.
Croyez-vous, oubliant que les autres sont hommes,
Grands du monde, habiter seuls la terre où nous sommes ?
Mais des fruits du démon, dont vous êtes repus,
Votre chair a mûri les germes corrompus.
J’entends déjà les vers éclos dans vos entrailles,
Pour vous ronger longtemps avant vos funérailles ;
Je les vois, de vos fronts lentement détachés,
Sourdre autour de vos yeux pourris par les péchés,
Et votre affreux gosier, des dents sortant lui-même,
Vomir leurs noirs anneaux en un dernier blasphème.

« Malheur au peuple entier, quand du trône descend