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Préface

Un chapitre de la poétique chrétienne


Est-il permis de reproduire sous forme de poëme les augustes récits et les enseignements de l’Évangile ? Le respect commandé par la parole divine s’accorde-t-il avec la liberté nécessaire aux œuvres d’art ? Soulevée dans le sein de l’Académie Française et débattue en sens divers par de grands esprits, cette question semble avoir été résolue par l’illustre compagnie lorsqu’elle a décerné une de ses couronnes aux Poèmes évangéliques. Nous restons, cependant, très-pénétrés des objections qui furent opposées, à notre essai. Ce livre commencé dans la ferveur et l’audace de la jeunesse, peut-être n’oserions-nous plus l’entreprendre aujourd’hui. Rassuré par les autorités les plus graves, et par la conscience d’une droite et pieuse intention, l’immense difficulté de l’œuvre suffirait pour nous arrêter,

On allègue, en faveur des poëtes, l’exemple des peintres