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Oui, quel que soit le nom dont au ciel on le nomme,
Votre fils est aussi, mon Dieu, LE FILS DE L’HOMME.

Ce Christ que je veux peindre, il a les yeux en pleurs ;
Je le comprends, il est notre frère en douleurs.
Fils d’Adam comme nous, le mal le sollicite ;
Il reçoit du démon l’infernale visite.
C’est lui qui, dans sa force affermissant les bons,
Vint triompher pour nous du piège où nous tombons.

Jésus, de nos péchés se faisant la victime,
Nous est semblable en tout, excepté par le crime.
Je puis donc l’exprimer, car c’est l’homme éternel,
Ce Christ qui s’abreuva de vinaigre et de fiel, .
Celui dont le travail durcit les mains actives ;
Ce Christ, non du Thabor, mais du mont des Olives,
Qui put dire, au milieu des affres de la croix,
Que Dieu l’abandonnait, et qui cria trois fois !
Toutes ses actions nous parlent, nous enseignent,
Et sa chair saigne encor dans nos membres qui saignent
Jésus, Jésus mourant vit et palpite en moi,
Il prendra par l’amour les cœurs privés de foi.

Mais, pour parler de lui, j’ai besoin de sa grâce ;
Je l’invoque en pleurant par sa croix que j’embrasse ;