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Dans l’abîme sans fond qui contient tous les cieux.
Nul homme, je le sais, nul poëte, en ses veilles,
N’en pourrait esquisser les lointaines merveilles ;
Mais livrez-moi, — pour prix de tant de pleurs amers, —
Une, et la moindre, ô Christ ! des perles de vos mers !
Et j’aurai fait briller, dans notre nuit mortelle,
Un de ces noms vivants par qui Dieu se révèle.


VI



Maintenant, ô Jésus ! il m’est permis, je crois,
             De monter au Calvaire,
Parcourant vos sentiers et prêchant de la croix
             L’enseignement sévère.

Si vous nous pesez tous au poids de nos douleurs,
             Si la souffrance est bonne,
Si de vos ouvriers ceux-là sont les meilleurs,
             Qu’elle tord et façonne…..

Son marteau qui retombe, hélas ! incessamment,
             Son feu qui me dévore,
Peut-être ont, dans mon cœur, forgé votre instrument
             Plus pur et plus sonore.