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Esprit ! toute beauté que l’on voit ou qu’on rêve,
La blancheur sur les lis, dans les âmes la foi,
Le soleil après l’ombre et l’espoir qui se lève,
Le regard d’un ami… c’est un rayon de toi.

Esprit ! sève de tout, des chênes et des roses ;
Par toi le bouton d’or sourit sur les prés verts ;
Par toi l’Océan gronde ; et c’est toi qui déposes
Le miel au fond des fleurs comme au fond des beaux vers.

Sois mon âme et mon sang ! et coule avec largesse,
Esprit qui fais chanter les flots, les vents, les bois !
Esprit de charité, de force de sagesse,
Pense avec mon esprit et parle avec ma voix !


II



Je t’invoque et je crains ! tu m’as ailleurs, peut-être,
             Assigné mon devoir.
Peut-être, en mon orgueil, je viens, comme un faux prêtre,
             Usurper l’encensoir ?

A la commune glèbe ai-je dû me soustraire ?
             Parle-moi sans détour,