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C’est par vous que j’aimais, que j’essayais le bien ;
J’ai perdu ma lumière et ma raison de vivre ;
Mais vous me rendrez digne, ô Mère ! de vous suivre,
Votre esprit, de là-haut, visitera le mien.

Mère ! vous me voyez ; dites, que puis-je faire
Pour vous prouver mon culte et pour qu’il vous soit doux ?
Puisque Dieu vous a prise et vous garde en sa sphère,
Je veux aller à Dieu pour m’approcher de vous.

De ce livre, ici-bas, je vous faisais l’offrande ;
La prière en est l’âme, il fut par vous dicté ;
J’y gravai votre nom, vous l’avez accepté,
Mais vous me demandez, Mère, une œuvre plus grande.

Ame sainte, aujourd’hui, tu vois le seul vrai beau,
Dans le seul bien réel à jamais tu te plonges ;
Ton fils doit t’adresser, au-delà du tombeau,
Un plus digne tribut que ce fruit de mes songes.

Mère, toujours active à notre humble foyer,
Vous pratiquiez le bien, tandis que je le rêve ;
Pour le ciel et pour nous, vous amassiez sans trêve
La gerbe de vertus qui vous a fait ployer.