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Et mêle quelques fleurs à leur bandeau d’épines.
Que jamais aucun d’eux, gémissant d’être né,
Ne te crie : ô mon Dieu, tu m’as abandonné ;
Au fort de ses combats que chacun d’eux espère ;
Entre tes bras sacrés reçois-les comme un père,
Et que nous allions tous, humble et fidèle essaim,
Retrouver à jamais l’amitié dans ton sein.


IV

Dis maintenant, poète, aux fruits de ton étude
L’adieu de la tristesse et de la lassitude ;
Sur ton œuvre et toi-même à la fin détrompé,
Demande à Dieu pardon de son Verbe usurpé ;
Et, résignant de l’art l’effrayant ministère,
Reconnais-toi vaincu dans cette épreuve austère.
C’est l’heure de briser, des mains de la raison,
La lyre, enivrement de ta jeune saison.

O Muse ! ces adieux n’ont rien qui te renie ;
Je t’offre une foi ferme à défaut de génie ;