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Viens : et nomme en pleurant aux pieds de Jésus-Christ
Tous ceux dont le doux nom dans ton âme est écrit.


I

Et, d’abord, je vous nomme, ô Jésus ! la patrie.
Notre âge insulte en vain ma sainte idolâtrie ;
Depuis l’heure où ton nom, sur mes lèvres à’enfant,
O France, a pu vibrer sublime et triomphant,
J’ai pour toi cet amour seul pur, seul véritable,
D’où germe, s’il le faut, quelque haine implacable ;
Amour qui peut se taire et peut sembler dormir,
Mais couve dans mes flancs, toujours prêt à frémir.
Hélas ! rêveur trop faible à soulever des armes,
Je n’eus jamais pour toi que d’impuissantes larmes ;
Mais je sens aux transports de mon cœur bondissant,
Que j’étais digne, aussi, de te donner mon sang !

O mon peuple ! l’erreur t’égare dans ses ombres ;
Tu vas cherchant ta route à travers les décombres ;
La cité des aïeux s’écroule sous tes mains.
Pour ton œuvre de mort conviant les humains,