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Chancelle dans sa foi par le doute ébranlé.
Si vous n’avez pas fui, pour traverser la vie,
La route de la croix que Jésus a suivie,
Vers ce lieu de repos, qui doit s’ouvrir un jour,
Levez vos yeux en pleurs, mais embrasés d’amour,
Et Dieu vous montrera, dans sa gloire éclatante,
La cité de l’agneau promise à votre attente.

J’entends, à chaque porte, une voix qui grandit ;
Voix du Verbe vivant qu’Israël entendit.
Douze Anges radieux et tels que. des aurores
Ont répandu ces mots de leurs clairons sonores ;
L’appel consolateur, tombé du haut des cieux,
Autant qu’aux innocents s’adresse aux malheureux.

« Heureux ceux dont l’esprit, détaché de la terre,
« Mit dans la pauvreté sa préférence austère ;
« En vertu de ce choix le ciel leur appartient
« Avec tous ses trésors et Dieu qui les contient.
« Heureux les cœurs sans fiel où la douceur abonde,
« Car ils posséderont le royaume du monde.
« Heureux celui qui pleure, il sera consolé.
« Heureux, en son ardeur, l’homme droit et zélé
« Que tourmente ici-bas la soif de la justice ;
« Il s’en rassasîra dans l’éternel calice.