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Et de cet or vivant, que la douleur enfante,
Vous-même y bâtissez la ville triomphante
Où Dieu sera béni par tous les affligés
Heureux et pour jamais à sa droite rangés ;
La cité qu’entrevit votre plus doux apôtre,
La cité dent le sang des martyrs, et le vôtre,
Liant le jaspe et l’or, l’onyx et le lapis,
Fournira le ciment plus dur que le rubis.

Je la vois, je la vois ! votre ville est immense ;
Elle est sans borne, ô Dieu, comme votre clémence.
A toutes les tribus de l’immense univers,
Les palais de l’agneau jour et nuit sont ouverts.
Vous ne laisserez pas gémir à votre porte
L’homme de bon vouloir et de charité forte,
Pas même le pêcheur, s’il s’est agenouillé.
Rien n’entre, je le sais, d’impur et de souillé ;
Mais le sang de Jésus, mais ses larmes fécondes
D’un baptême assez vaste ont lavé tous les mondes ;
Pour tous ceux qui sont morts, pour tous ceux qui naîtront
Une goutte eût suffi des sueurs de son front.

Vous donc qui, passagers dans la cité des larmes,
Contre vos propres cœurs veillez, toujours en armes,
Ne désespérez point, quand votre esprit troublé