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UN CONFESSEUR DE LA FOI

Porté sur les eaux sans rivages,
Seul et roi dans l’éternité,
L’Esprit goûtait, au fond des âges,
L’immuable félicité.
L’Esprit se suffit à lui-même ;
Dieu vit, il se connaît, il s’aime,
Il a l’infini pour séjour.
Mais créer du bonheur, ô Maître,
Répandre le bienfait de l’être,
C’était la loi de votre amour !

« Faisons l’homme à ma ressemblance,
Qu’il pense et que je sois aimé ! »
Dieu dit. La vie à flots s’élance,
Et le néant s’est animé.
L’être nouveau, l’homme respire ;
Toute la terre est son empire.
Mais, ô don sublime et fatal,
L’homme est libre ! époux de la femme,
Il porte avec elle en son âme
Le pouvoir du bien et du mal.